Le dérèglement climatique c’est dans l’air du temps. Et comme la SF envisage le futur pour mieux parler du présent il n’est pas surprenant qu’un auteur comme Kim Stanley Robinson se penche sur la question. Les quarante signes de la pluie est donc le premier volet d’une trilogie consacrée aux problèmes climatiques déclenchés par l’activité humaine.
Le récit s’attache principalement à Frank Vanderwal, sociobiologiste et directeur de programme à la National Science Fondation (NSF), Anna Quibler, travaillant aussi à la NSF, et au mari de cette dernière, Charlie Quibler, qui tente désespérément de concilier son activité de père au foyer avec celle de conseiller environnemental d’un sénateur.
Ce premier volume est essentiellement une mise en place, comme souvent dans les débuts de série. On rentre ainsi petit à petit dans la vie des différents personnages et l’on voit la situation climatique se déliter progressivement jusqu’à la catastrophe qui devrait sérieusement lancer les évènements du deuxième volet.
Comme souvent chez Robinson l’aspect hard science porte autant sur les sciences dites dures, il est là question de climatologie, de génétique et des statistiques, que sur les sciences humaines. On retrouve aussi le goût de l’auteur pour les spiritualités asiatiques par l’intermédiaire d’un groupe de lamas servant d’ambassadeurs à une principauté d’origine tibétaine résidant sur une île indienne (oui, c’est curieux dit comme ça, mais ça a un sens dans l’ouvrage).
L’un des points très appréciables du roman c’est son épaisseur. Moins de quatre cents pages alors que la trilogie martienne oscillait entre cinq cent cinquante et sept cent cinquante (en grand format). Par conséquent j’ai eu la sensation d’une lecture particulièrement rapide ce qui change agréablement de la grande saga sur la planète rouge, même si l’on trouve pas mal de passages où les protagonistes s’interrogent sur le monde qui les entoure et les règles qui le régissent.
Voilà donc un début de trilogie qui passe plutôt bien. Reste à voir ce que ça devient sur la suite et si tout cela mène quelque part.
Les quarante signes de la pluie (Forty Signs of Rain)
de Kim Stanley Robinson
traduit par Dominique Haas
illustration de Getty Images
éditions Presses de la Cité
398 pages (grand format broché)