De temps à autre on tombe sur un livre dont on serait bien en peine de définir simplement le genre. Vélum est de ceux là. Ce premier roman de l’écossais Hal Duncan est la première partie du dyptique « Le livre de toutes les heures », dont la suite, Encre, est prévue pour l’automne 2009.
Résumer ce roman est presque aussi ardu que de se prononcer sur son espèce. Dieu n’étant plus là les anges et autres amortels se battent pour le pouvoir. Les belligérants se rangent pour la plupart en deux camps. Mais certains amortels refusent de choisir et veulent rester en marge du conflit s’attirant donc la réprobation, voir la répression, des autres.
On suit ainsi quelques amortels qui choisissent la fuite, essayant d’échapper à cette guerre qui ne veut pas dire son nom. Et c’est là qu’intervient le Vélum. On pourrait dire qu’il s’agit du substrat sur lequel sont écrits tout ce qui est, a été, sera, pourrait être, etc. Bref toutes les réalités s’y trouvent et nos amortels fugitifs sautent d’une histoire à une autre, tentant de semer leurs poursuivants. On a ainsi un récit qui change régulièrement de direction et de tonalité.
C’est un peu là la principale qualité mais aussi le principal défaut du livre. Dans l’ensemble les styles adoptés sont bien maitrisés par Duncan mais inévitablement tous ne m’ont pas autant plu. Mon passage préféré est probablement celui qui se rapproche un peu du récit lovecraftien. Curieusement on y croise aussi de la mythologie sumérienne, que j’ai récemment rencontré dans Snow Crash de Neal Stephenson.
La forme du livre est aussi particulière car l’on alterne divers récits, se passant dans différents lieux, différentes époques et différents mondes, certains personnages sautant de l’un à l’autre. Voila un ouvrage qui demande un minimum d’attention de la part du lecteur et qu’il vaut mieux ne pas lire en regardant la télévision.
J’attends la suite avec un certain intérêt, ne sachant toujours pas quelle est la finalité de l’ensemble. J’espère que Encre me donnera une réponse satisfaisante.
Vélum (Vellum)
de Hal Duncan
traduit de l’anglais par Florence Dolisi
illustration de Daylon (grand format) Bastien L. (poche)
Collection Lunes d’Encre (grand format) Folio SF (poche)
Editions Denoël (grand format) Gallimard (poche)
688 pages (grand format) 832 pages (poche)
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