Encore une nouvelle série, mais en trois volumes seulement, promis. Commençons donc avec ce premier roman, La Voie des ombres, par lequel Brent Weeks débute sa trilogie sur L’ange de la nuit.
Azoth est un garçon des bas-fonds de Cénaria, cité soit-disant gouvernée par un roi mais où le pouvoir réel est exercé par un conseil représentant les différentes mafias locales. Pour pouvoir se nourrir et éviter les brimades des plus âgés que lui Azoth parcourt inlassablement les quartiers pourris à la recherche d’un peu de petite monnaie tout en espérant réaliser un jour son rêve : devenir l’apprenti de Durzo Blint, le meilleur des pisse-culottes.
Un assassin n’est qu’un meurtrier, un pisse-culotte est un artiste. Pour lui rien n’est impossible, tout n’est que question de prix. Le problème avec les rêves c’est qu’ils se réalisent parfois comme Azoth va en faire la cruelle expérience. Commence alors pour lui l’apprentissage d’un art particulièrement difficile et requérant des dons et des connaissances aussi nombreux que variés.
On pourrait croire que l’on marche ici dans les traces de l’assassin royal de Robin Hobb. En fait pas vraiment. D’une part FitzChevalerie reçoit au final une formation qui le prédispose certes à servir d’assassin mais principalement d’espion. Pour Azoth il est surtout question de tout savoir pour supprimer au mieux son prochain, de toutes les manières possibles et imaginables, de préférence sans témoin et parfois même sans que l’on puisse soupçonner un crime. D’autre part l’ambiance décrite par Weeks m’a semblé nettement plus sombre que chez Hobb. Ici les gosses des rues survivent tant bien que mal, quand ils y arrivent. Le meurtre n’a rien de facile et Azoth salope lamentablement son travail à ses débuts. Ceux qui s’en sortent sont surtout ceux près à tout pour y parvenir.
Weeks distille aussi quelques petites notes humoristiques qui permettent quand même de traverser le récit sans sombrer en permanence dans la noirceur. On est pas très loin de l’ambiance des Mensonges de Locke Lamora de Scott Lynch, en un peu plus sombre. On s’attache aux personnages, on suit les péripéties à cent à l’heure et malgré le fort volume de texte on arrive finalement assez vite au bout, la plume étant agréable.
Enfin ce premier volume offre une fin suffisante pour pouvoir décrocher là si l’on n’a point le désir de continuer plus loin. Mais personnellement j’attends la suite avec impatience, surtout si la couverture du prochain volume est aussi jolie que celle de ce premier opus.
La Voie des ombres – L’Ange de la Nuit, tome 1 (The Way of Shadows – The Night Angel trilogy, book 1)
de Brent Weeks
traduit de l’anglais par Olivier Debernard
illustration Frédéric Perrin / Calvin Chu
Editions Bragelonne / Milady
546 pages (grand format) 640 pages (poche)
Disponible en numérique chez 7switch
Pour visiter la page facebook de l’Ange de la Nuit et découvrir le début, par écrit et en audio, ainsi qu’une interview de l’auteur, c’est par là