Me voila enfin arrivé à la fin de cette seconde trilogie de l’Elévation de David Brin. Contrairement aux deux précédents romans Le grand défi fut publié en France en un seul volume, sous-titré Rédemption 5.
A la fin du précédent volume le Streaker avait réussi à s’arracher de Jijo, poursuivi une nouvelle fois par les Jophurs, avec quelques nouveaux membres d’équipages à son bord (cf chronique du précédent opus). Le récit reprend exactement au même endroit, les différents protagonistes démarrant pour la plupart ce dernier roman dans des situations peu agréables.
Cette fois c’est la bonne, on abandonne enfin ce monde oublié et l’on replonge dans la civilisation galactique avec son cortège de complots et de manœuvres à des échelles dépassant parfois l’entendement. Et après cinq romans se passant essentiellement sur un monde ou un autre Brin nous fait enfin voyager à travers les galaxies. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’on en a pour son argent sur ce plan là. Une fois de plus David Brin nous montre que la seule limite d’un écrivain est son imagination, et la sienne semble particulièrement féconde.
Et heureusement que l’auteur nous fait bien profiter de ses créations diverses, variées et parfois très originales, comme l’espace E et ses mémoïdes. On en apprend un peu plus sur les différents ordres de vie, notamment les hydros, les mécanoïdes et surtout les mystérieux transcendants. Tout cela permet de sauver cette fin de cycle qui commençait sérieusement à user la trame au point qu’on voyait à travers comme par une fenêtre ouverte.
Enfin, si Brin a promis qu’il avait encore à écrire dans l’univers de l’Elévation, et il se laisse effectivement quelques pistes ouvertes à la fin de l’ouvrage, une bonne partie des fils narratifs semblent toucher à leur fin et certains mystères qui occupaient le lecteur depuis Marée stellaire trouvent leur résolution. On a même droit à un léger aperçu de ce qu’il se passe autour de la Terre, assiégée par des hordes d’extra-terrestres déterminés à mettre l’humanité au pas ou carrément à l’éliminer.
Onze ans après la publication du Grand défi on ne voit toujours rien venir, point de nouveau Elevation se profilant à l’horizon. Brin s’est occupé en écrivant d’autres choses et ce n’est peut-être pas plus mal.
Notons que pour l’instant seul les trois premiers romans de la série ont été réédités par Folio SF mais la suite devrait arriver dans les prochaines années.
Le grand défi (Heaven’s Reach) – Elevation 6/6
de David Brin
traduit par Jean-Pierre Pugi
illustration de Caza
éditions J’ai Lu
576 pages
Et je conseille tout de même les deux meilleurs volumes de la série, à mon goût : Marée stellaire et Elévation
Mais si vous voulez vraiment découvrir quelque chose de très bon de David Brin alors lisez les sphères de cristal.