Après le Double étoile de Heinlein et Des fleurs pour Algernon de Keyes je continue dans la série des vieux machins que je n’avais pas encore pris le temps de lire. Aujourd’hui c’est le tour de Un cantique pour Leibowitz de feu Walter M. Miller Jr.
L’apocalypse nucléaire a eu lieu, l’humanité y a perdu la majeure partie de son savoir et une communauté de prêtres se consacrent à la recherche et la préservation des restes de culture écrite. Certains parcourent le monde en quête de documents ayant échappé à l’holocauste pendant que le reste de la communauté copie et protège les livres ainsi amassés.
Le récit se compose en fait de trois histoires, séparées chacune de quelques siècles, forme que l’on retrouvera plus tard dans les très bons Menhirs de glace de Kim Stanley Robinson. La première partie suit un novice qui découvre un abri contenant des documents se rapportant à Isaac Leibowitz, témoin de l’apocalypse et martyr de son ordre que son abbé tente de faire canoniser. Le second récit s’intéresse à la visite qu’un homme de science rend au monastère, attiré par les découvertes à faire qui sommeillent dans la bibliothèque. La dernière histoire est consacrée à un abbé qui s’inquiète de voir le monde s’effondrer à nouveau.
Commençons par un petit avertissement. Cantique est un livre publié en 1959, ce qui lui fait cinquante piges au compteur tout rond cette année. A l’époque la menace nucléaire semblait probablement plus présente qu’aujourd’hui, encore que depuis quelques années c’est à nouveau une valeur à la hausse sur le marché des apocalypses. Pourtant je trouve que ça n’a pas vraiment vieilli. L’holocauste nucléaire renvoyant l’humanité fort en arrière sur le plan technologique Miller s’est ainsi évité de voir son livre paraître daté au bout de dix ans.
Encore une fois voilà une vieillerie que je ne regrette pas d’avoir lu. Miller parsème un peu d’humour dans son texte tout en restant sans illusion sur la capacité de l’humanité à se remettre systématiquement dans l’ornière. Quelques passages de la deuxième et de troisième parties m’ont rappelé Le moineau de Dieu de Mary Doria Russell. Miller n’hésite pas à jouer un peu avec la foi chrétienne et se paie le luxe de s’amuser avec la figure du juif errant, sans parler des enluminures sur un schéma électronique. Bref une lecture que je recommande vivement à tous et à toutes.
Peu avant son décès Miller avait commencé à travailler sur un autre roman situé dans le même univers, L‘héritage de Saint Leibowitz, livre qui fut terminé par Terry Bison. Apparemment l’ouvrage se passe pendant l’intervalle entre la deuxième et la troisième partie de Cantique. Personnellement je n’en vois pas bien l’intérêt, à part de céder à cette affreuse pulsion complétiste qui pousse parfois les auteurs à combler tous les petits trous dans l’univers qu’ils ont élaborés.
Enfin je conseille vivement au lecteur potentiel de ne pas trop tarder à faire l’acquisition de ce livre, celui-ci étant en cours d’épuisement sans réimpression prévue. Voila qui est bien dommage.
Un cantique pour Leibowitz (A Canticle for Leibowitz)
de Walter M. Miller Jr.
traduit par Claude Saunier, révision de Thomas Day
illustration d’Eric Scala
collection Folio SF
éditions Folio
466 pages (poche)
N’hésitez-pas et achetez ce petit chef d’oeuvre :
Un cantique pour Leibowitz
Un cantique pour Leibowitz
une petite merveille !
disons le tout ent, je partage la vision du monde que developpe l’auteur dans le livre, forcement ca aide a apprecier l’histoire, et notamment la fin. Vous savez quand la blonde se fait trucider … ah ? vous n’aviez pas encore lu cette partie la ?
desole …