Voilà un duo d’auteurs australiens pratiquement inconnus en France. Personnellement je ne connaissais Sean Williams et Shane Dix que par trois volumes de la série du Nouvel ordre Jedi, dans la licence Star Wars. Cette fois, avec Les envoyés, premier volume du tryptique des orphelins de la Terre, j’ai l’occasion de lire quelque chose de plus original.
L’humanité a lancé des missions par centaines pour explorer les exo-planètes découvertes autour des étoiles environnantes. Ne s’étant pas affranchi de la vitesse de la lumière et pour gagner en place, les équipages ne sont pas constitués d’êtres de chair et de sang mais de simulations numériques, appelées engrammes. Evoluant dans des environnements virtuels ces engrammes peuvent ainsi vivre en apparence en quelques années un voyage qui prend en réalité des décennies. Et afin de faire quelques économies on s’est contenté de ne modéliser que quelques dizaines de scientifiques différents et de les copier pour remplir les équipages de centaines de missions.
Ce premier volume suit principalement la mission destinée à Upsilon Aquarii et particulièrement Peter Alander dont l’engramme a subi une défaillance. Les choses deviennent intéressantes lorsque l’équipage du Franck Tipler se trouve confronté à une série d’artefacts que vient de laisser un vaisseau à l’origine inconnue et à la technologie dépassant largement celle de l’humanité.
Je dois avouer qu’avant de lire l’ouvrage je ne savais pas trop ce qu’il y avait dedans, juste qu’on était dans la SF type space-op. Je m’attendais donc à un autre sous-Hamilton, du Anderson-like en quelque sorte. Du coup j’ai été agréablement surpris. Bon, je ne suis pas convaincu par le système d’unités de Planck ajustées qui est utilisé, mais ça reste un détail mineur. Le principe de l’exploration extra-solaire par le biais de personnalités numérisées est tout à fait intéressant, d’autant plus que les auteurs ne font pas l’impasse sur les problèmes qui peuvent apparaître notamment au niveau de la stabilité des dites personnalités.
En bons auteurs de space opera des années 2000 Williams et Dix ne font pas non plus l’impasse sur la singularité et ses conséquences et offrent aussi quelques pages fort sympathiques sur le thème des post-humains, comme on a pu en croiser dans Schimastrice de Bruce Sterling ou Aristoï de Walter Jon Williams.
Voilà donc un roman dont je n’attendais pas beaucoup et qui m’aura agréablement surpris, me motivant à en lire la suite assez rapidement. Certes pas un chef d’oeuvre du genre, mais d’un niveau tout à fait honnête et qui mérite qu’on s’y arrête.
Les envoyés – les orphelins de la Terre 1
(Echoes of Earth – The Orphans Trilogy Book 1)
de Sean Williams & Shane Dix
traduit par Mikael Cabon
illustration de Sarry Long
éditions Bragelonne
384 pages (grand format broché)
traduit par Mikael Cabon
illustration de Sarry Long
éditions Bragelonne
384 pages (grand format broché)