Parmi les auteurs de science-fiction qui se font remarquer ces dernières années il y a Robert Charles Wilson. S’il n’est pas nouveau dans le domaine, on trouve trace d’une première traduction en France dès 1992 (Vice versa chez J’ai Lu), ce n’est que depuis le début des années 2000 qu’il a véritablement pris sa place dans le paysage de la SF avec les traductions successives de Darwinia, BIOS, Les Chronolithes, Blind Lake et enfin Spin en 2007. Ce dernier roman fut la consécration pour Wilson, lui permettant de remporter toute une kyrielle de prix dont le Hugo et le Grand Prix de l’Imaginaire.
Spin se trouve être le début d’un triptyque dont Axis, sorti à cette rentrée, est le deuxième volet. Se passant quelques dizaines d’années après la fin de Spin, Axis est nettement plus condensé au niveau temporel. L’intrigue n’y couvre que quelques semaines tout au plus contre plusieurs décennies dans le précédent. On y suit à nouveau trois personnages principaux : Isaac, un petit garçon qui a l’étrange particularité de pouvoir distinguer naturellement les points cardinaux ; Lise, une jeune femme à la recherche de son père disparu au cours de ses recherches obsessionnelles sur les Hypothétiques ; et enfin Turk, une sorte de naufragé.
Pour ce deuxième opus Wilson nous emmène sur Equatoria, la planète à laquelle les Hypothétiques ont offert l’accès à l’humanité à la fin de Spin. Les humains fidèles à eux-mêmes en ont pris possession pour tenter d’en exploiter les différentes ressources, le pétrole n’étant pas la dernière d’entre elles. Et les luttes pour le pouvoir se poursuivent dans l’ombre, les grandes organisations tentant en vain d’éradiquer les Quatrièmes, ces humains ayant bénéficié d’un traitement de longévité importé de Mars.
Ceux qui s’attendent à Spin 2 : Le Retour en seront pour leurs frais. Pour Wilson lui-même Axis n’est pas une suite mais un deuxième élément dans un diptyque. L’échelle temporelle y étant nettement moins dilatée on n’a pas les sensations de vertige que l’on trouvait dans Spin (et que l’on peut trouver aussi d’une façon un peu différente dans le très bon Temps de Stephen Baxter). Au terme de thriller que certains ont utilisé pour décrire une partie de l’intrigue d’Axis je préfère celui de road-movie. On est installé dans un récit qui chemine tranquillement en faisant une étape le temps de rencontrer un personnage ou un autre.
J’y vois une sorte de point d’équilibre entre le premier et le dernier volume du triptyque. Après une grande ascension le sommet de la montagne paraît un peu plat et si l’on se focalise trop sur cet aspect on rate le paysage visible au loin, avant d’entamer la descente, peut-être aussi impressionnante que la montée. Axis est donc pour moi une sorte de pause, une halte au bord du chemin, d’où l’on peut contempler la route déjà parcourue et celle à venir.
Les lecteurs francophones devront se montrer patienter avant de profiter de Vortex et de la clôture de ce triptyque. En effet la collection Lunes d’encre hébergera Wilson l’année prochaine pour la traduction d’un roman datant de 1991, A contre temps, puis en 2011 ce sera le tour de Julian, le dernier roman en date de l’auteur, une histoire du 22ème siècle américain, dans un monde où la raréfaction du pétrole a provoqué une forte régression de la société. Enfin, l’an 2012 devrait voir venir sur nos terres ce fameux Vortex, lequel devrait reprendre les perspectives temporelles vertigineuses qui ont beaucoup fait pour la réputation de Spin.
Axis (Axis)
de Robert Charles Wilson
traduit par Gilles Goullet
illustration de Manchu
collection Lunes d’encre
éditions Denoël
400 pages (grand format broché)
traduit par Gilles Goullet
illustration de Manchu
collection Lunes d’encre
éditions Denoël
400 pages (grand format broché)
Pour faire l’acquisition de cette petite pause deux options :
j’avais adore Spin (avec et sans jeu de mot :p ), je n’ai asp ete decu par Axis. c’est a la fois la suite sas l’etre veritablement. la continuite du nouveau monde et plus ou moins de l’intrigue d’aileurs en font un deuxieme livre tout aussi passionnant que le premier a lire !