Si je carbure essentiellement à l’imaginaire d’origine anglophone il m’arrive quand même de temps en temps de dériver vers d’autres rivages. Cette fois on fait une petite excursion vers la Sainte Russie. La Volga, les grandes steppes, le lointain lac Baikal, l’interminable taïga, Nijny-Novgorod, Vladivostok l’orientale… En fait bernique. Dans Métro 2033 on se promène dans le métro moscovite sous la direction de Dmitry Glukhovsky.
L’apocalypse nucléaire a eu lieu et dans les tunnels et les couloirs du métro de la capitale russe les survivants se sont organisés en différentes sociétés. Diverses idéologies s’affrontent, des légendes naissent et se répandent, le commerce s’organise, l’humanité tente de retrouver un peu de normalité. En surface l’homme n’a plus droit de cité et des choses ont pris le contrôle des rues, même si certains aventuriers, surnommés stalkers, se risquent de temps à autre pour chercher quelques objets ayant échappés à la destruction et valant maintenant autant que de l’or.
Artyom a grandi dans la station VDNKh, dernier bastion de la ligne Kaloujsko-Rijskaïa avant les zones contrôlées par des mutants. La menace permanente qui pèsent sur la station conditionne la vie de ses occupants et la rencontre d’un dénommé Hunter va bouleverser la vie du jeune Artyom et le lancer dans une quête à travers le réseau souterrain de la ville.
Sur un fond post-apocalyptique Glukhovsky tisse un récit aux allures de quête proche de la fantasy. Les diverses péripéties qui émaillent le parcours d’Artyom le contraignent à réviser régulièrement ses projets et l’amènent à de nombreuses rencontres parfois surprenantes. Principalement axé science-fiction le livre flirte parfois avec le fantastique, le cadre souterrain favorisant par moment une approche irrationnelle des évènements.
Le ton du récit est un peu différent de ce que l’on a l’habitude d’avoir par chez nous, même si l’on n’est pas non plus dans la SF des frères Strougatski, auxquels Glukhovsky rend un discret hommage avec les stalkers. L’univers décrit par l’auteur est assez cohérent et certains trouvailles, comme l’usage des munitions en guise de monnaie, tout à fait intéressantes. La carte qui accompagne l’ouvrage et les quelques références semées ici et là dans le texte à des endroits non visités permettent de rêver un peu à ce qui pourrait s’y trouver. Ces points seront peut-être éclaircis dans la suite, Métro 2034, que l’on ne manquera probablement pas de voir traduite par chez nous.
Par contre je dois avouer rétrospectivement être un peu surpris par l’absence quasi-complète de personnages féminins, un peu comme si les femmes n’avaient pas leur place dans cette société. Enfin ce qui reste surtout de l’ouvrage après l’avoir terminé ce sont ces images que Glukhovsky a fait naître, celles de stations et de tunnels de métro reconvertis en refuge pour quelques rescapés de l’espèce humaine, des naufragés de la civilisation de la technologie au milieu bannis d’un monde qui évolue désormais sans eux.
Métro 2033 (Metpo 2033)
de Dmitry Glukhovsky
traduit par Denis E. Savine
illustration de Dirk Schulz
éditions L’Atalante
640 pages (grand format)
traduit par Denis E. Savine
illustration de Dirk Schulz
éditions L’Atalante
640 pages (grand format)
disponible en numérique chez 7switch
franchement si on aime le style un peu post apocalyptique, les jeu du genre Fallout &co, le livre est fait pour nous !!
avec deux particularite : le metro et la russie.
vraiment j’ai adore !