Il y a quelques mois je vous parlais du premier roman de Brandon Sanderson, Elantris, qui se trouvait aussi être l’un des premiers livres édités par le label Orbit. Aujourd’hui je reviens sur Sanderson pour le premier volume de sa trilogie Fils-des-Brumes : L’empire ultime, et cette fois on passe aux choses sérieuses.
Depuis un millénaire le Seigneur Maître règne sur l’humanité, divisée entre les nobles qui ont un semblant de pouvoir et les skaa qui sont de véritables esclaves, guère plus que des animaux aux yeux de la noblesse. Mais même parmi les nobles il y a ceux qui sont au-dessus des autres : les allomanciens, des êtres capables de faire de la magie en utilisant des métaux. Mais parmis les skaa certains refusent cet état de fait et sont bien décidés à changer le monde. L’un d’eux est Kelsier, bien que skaa il est pourtant capable de maîtriser l’allomancie comme peu d’allomanciens eux-mêmes le peuvent. Il va prendre sous son aile Vin, une jeune fille des rues dont le potentiel est au moins égal au sien.
La trame basique est fort classique : une orpheline douée d’un grand pouvoir qui va être formée par un rebelle afin de l’aider à renverser un pouvoir tyrannique. Ça peut suffire lorsque c’est correctement maîtrisé, que l’écriture a un bon rythme et que l’auteur parvient à créer des personnages entrainant. Après tout il n’est pas besoin de révolutionner un genre pour faire un livre sympathique.
Mais Sanderson voit plus loin. En effet l’Empire ultime n’est pas qu’un livre classique. D’une part on sent chez Sanderson un plaisir à créer des univers, à réfléchir à la façon dont ils peuvent évoluer, au pourquoi et comment de leur installation et éventuellement de leur effondrement. Ces choses ne semblent pas créées ex nihilo et participent vraiment à la richesse de l’ouvrage. En particulier les systèmes de magie. Celui d’Elantris avait déjà une certaine originalité, mais cette fois on voit vraiment que Sanderson a beaucoup travaillé la chose. Les possibilités permises sont nombreuses et Sanderson ne se prive pas de les détailler, notamment dans l’apprentissage que Vin en fait. Ces passages me rappellent un peu ce que l’on peut trouver dans certains mangas shÅnen, comme Naruto de Masashi Kishimoto et surtout le très bon Hunter x Hunter de Yoshihiro Togashi, où les systèmes de « magie »sont particulièrement décortiqués par certains protagonistes. Autre élément typique de ces deux œuvres que l’on retrouve chez Sanderson : le charisme des personnages. Il ne se contente pas de décrire ses personnages, ceux-ci prennent vie aux yeux du lecteur.
Enfin il y a une maîtrise accru des rebondissements par rapport à son premier roman. L’intrigue est mieux rythmée et les révélations sont parfois de véritables claques. Ceci dit la toute fin aurait peut-être mérité un tout petit peu moins de facilité sur un ou deux points, mais là c’est vraiment du chipotage. Les débuts de chapitre sont constitués d’un récit parallèle qui se révèlent petit à petit et apporte lui aussi une ou deux surprises. Bref tout ça est bien assemblé.
L’Empire ultime est bien un roman intégré dans une trilogie et pas une morceau de roman découpé en trois puisque qu’il a un début et une fin, le lecteur pouvant s’arrêter là sans être pourri par un suspense irrésolu. Maintenant je sais pourquoi Sanderson a été choisi pour achever la Roue du Temps : parce qu’il a du talent et de l’ambition, deux qualités qui peuvent faire de lui l’un des futurs grands noms du genre. En attendant je lirai prochainement et avec grand plaisir le deuxième volume de cette série.
L’empire ultime (The Final Empire)
de Brandon Sanderson
traduit par Mélanie Fazi
illustration de Christian McGrath (grand format) Sam Weber (poche)
éditions Orbit (grand format) Livre de poche (poche)
616 pages (grand format) 913 pages (poche)
de Brandon Sanderson
traduit par Mélanie Fazi
illustration de Christian McGrath (grand format) Sam Weber (poche)
éditions Orbit (grand format) Livre de poche (poche)
616 pages (grand format) 913 pages (poche)
Les chroniques des deux volumes suivants : Le puits de l’ascension et le héros des siècles.
Pour le moment, je n’ai lu aucun avis négatif sur ce roman, et je suis d’accord à 100% avec toi. Ce bouquin m’a emballé du début à la fin, et la suite est toute aussi bonne.
Ca se déroule doucement, mais sans ennui, et on est encore surpris à plusieurs reprises.
Sanderson n’hésite pas à « détruire » tout ce qu’il a mis en place, et ce de manière très logique. A aucun moment ça n’est fait par facilité.
Personnellement, je suis fan.
bon, je suis bluffe par ce roman.
c’est la premiere fois que je vois les ficelles (grosses comme des cables de traction, c’est dire !) autant en avance et que pourtant cela ne me gache pas le plaisir de la lecture. le decoupage en chapitre court avec une ecriture et une mise en scene qui s’accelere et qui reste malgre tout nervesue d’un bout a l’autre n’y sont pas etrangers.
il faut dire que c’est particulierement bien ecrit et je comprends pourquoi on lui a demande de suppleer robert jordan pour finir la roue du temps.
ceci dit, la fin du premier livre est un peu trop convenue malgre tout mais on sent qu’il s’agit d’un premier livre et pas d’un unique livre, donc j’espere que la suite me permettra de me remettre de ce cote trop « facile » des dernies chapitres.