Les collaborations entre auteurs ne produisent pas toujours des résultats d’une grande qualité. Le premier livre écrit à quatre mains par Clarke et Baxter, Lumière des jours enfuis, proposait des idées intéressantes mais les personnages étaient inexistants et l’intrigue pas très emballante. Ces deux grands noms de la SF britannique ont remis le couvert avec une trilogie, L’odyssée du temps, dont L’oeil du temps est le premier volume.
Dans ce roman, on suit des casques bleus et des cosmonautes du début du XXIème siècle qui sont arrachés à leur époque et projetés sur une sorte de nouvelle Terre, véritable patchwork de toutes les époques, de la préhistoire à l’an 2037. Ces naufragés temporels vont devoir se débrouiller pour survivre sur ce monde à cent lieues de celui qu’ils ont connus, composer avec les gens d’autres époques rencontrés en cours de route et surtout s’interroger sur le pourquoi de ce phénomène. Qui se cache derrière tout ça et pour quelle raison ?
Disons-le tout net, ce n’est pas du grand Clarke ni du grand Baxter. Ce livre est clairement à plusieurs strates en-dessous de chefs-d’oeuvre comme Rendez-vous avec Rama ou Temps. Le principe de base est assez simple, les personnages n’ont rien de grandiose et certains ressorts scénaristiques sont un peu usés.
Malgré tout, le bouquin n’est pas aussi mauvais que l’on pourrait le craindre. D’une part, on trouve disséminées ici et là quelques idées récurrentes des deux auteurs, d’autre part, le principe de ce récit permet de s’offrir quelques rencontres intéressantes avec des figures historiques comme Alexandre le Grand, Gengis Khan et surtout Rudyard Kipling, ce qui donne lieu à quelques scènes sympathiques.
Bref, sans être indigent, le résultat n’est pas vraiment à la hauteur de ce que l’on pourrait attendre de ces deux grands écrivains. Cependant, la fin de ce premier opus me laisse très curieux de savoir quelle piste va être explorée dans le volume suivant, qui devrait s’orienter dans une direction bien différente.
de Arthur C. Clarke & Stephen Baxter
traduit par Luc Carissimo
illustration de David Oghia
éditions Bragelonne
384 pages (grand format)
traduit par Luc Carissimo
illustration de David Oghia
éditions Bragelonne
384 pages (grand format)
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