Pas toujours facile de se distinguer au rayon SF. On peut toujours proposer quelques nouvelles idées, essayer de revenir sur de vieux genres en les dépoussiérant, etc. L’écossais Ian McDonald utilise la technique du cadre exotique pour son roman Brasyl, ainsi que pour quelques-uns de ses livres suivants (Le fleuve des dieux, The dervish house).
Brasyl suit trois personnages, à trois époques différentes de l’histoire du Brésil. Marcelina vit de nos jours et est productrice d’émission télévisée à la recherche d’un concept vendeur. Efrim est dealer dans le Brésil de 2032 et sa route va croiser celle d’une étrange physicienne. Quinn, jésuite, vit en 1732 et doit partir à la recherche d’un hérétique vivant au fin fond de la jungle. Les trois récits vont évidemment voir apparaître des convergences et se répondre les uns les autres.
Si McDonald a de bonnes idées, je trouve que ce roman souffre de deux défauts. Le style me pose quelques soucis. Certes, la traduction émaillée de diverses erreurs, dont certaines peu pardonnables, n’aide pas. Mais j’ai la sensation que la plume de McDonald n’est pas à la hauteur de l’ambition de l’auteur. Un peu comme s’il avait essayé de faire du Neal Stephenson, mais en accrochant au niveau de la fluidité du texte. A ce titre, la scène d’ouverture tout droit sortie de Snow Crash est plutôt réussie, mais l’auteur ne parvient pas à maintenir ce niveau sur toute la longueur du récit.
L’autre problème vient de l’épaisseur du bouquin. L’histoire aurait pu faire une bonne novella, mais étiré sur la longueur d’un roman je trouve que ça finit par s’essouffler.
Malgré ces défauts, Brasyl s’est révélé une lecture assez agréable et pas aussi longue que j’aurais pu le craindre un moment. Et surtout, je compte bien lire Le fleuve des dieux pour voir ce que McDonald a écrit sur une Inde des temps futurs.
Brasyl (Brasyl)
de Ian McDonald
traduit par Cédric Perdereau
illustration de Stephan Martinière (grand format) Damien Venzi (poche)
éditions Bragelonne
408 pages (grand format) 542 pages (poche)
Le lecteur curieux peut s’intéresser à l’édition grand format ou bien à la version poche.
Juste une remarque : Ian McDonald n’est pas écossais, mais nord-irlandais (Belfastois, pour être plus précis).
Sinon, je n’ai pas encore lu Brasyl (enfin si, le tout début, mais je n’ai pas été emballé alors je l’ai remis à plus tard). Mais le Fleuve des Dieux et Dervish House valent largement le coup.
J’avais l’intention de l’acheter en version ebook, et comme c’est la première fois que je vois un livre être plus cher en VO qu’en VF (super bizarre !), je cherchais des infos sur la qualité de la traduction. Vu ce que tu en dis, je vais plutôt dépenser quelques dollars de plus pour la version originale. Merci d’avoir pensé à relever ce genre de choses !