L’une des particularités de notre époque par rapport aux précédentes est qu’un auteur peut publier lui-même ses textes directement sur Internet. Et il arrive parfois que, le succès aidant, un éditeur l’approche pour lui proposer une édition papier. C’est ce qui est arrivé à Michael J. Sullivan avec sa série Les révélations de Riyria.
Ryiria est un duo composé de Hadrian et Royce, deux aventuriers qui vendent leurs services à qui veut bien les payer. Ils pratiquent principalement le vol, mais peuvent se tourner vers des activités annexes, telles que l’assassinat. Dans le premier volume de cette série, on fait la connaissance de nos deux compères et on découvre que, parfois, le travail à accomplir ne correspond pas à ce qui est promis.
On n’est pas ici dans la grande fantasy à la Martin, Jordan ou Erikson. Il s’agit d’une fantasy un peu plus légère et très orientée vers le divertissement. On serait plus dans la continuité d’une série comme Hawk & Fisher de Green. Le texte contient son lot de répliques savoureuses, une ou deux surprises et quelques retournements de situation espérés par le lecteur. L’une des péripéties de nos deux aventuriers n’a pas d’utilité flagrante, mais s’agissant d’une série, je suppose que Sullivan place simplement quelques pions pour les volumes suivants.
L’univers est développé juste ce qu’il faut pour y faire tenir l’intrigue. Sullivan ne nous abreuve pas de détails sur tout ce que l’on n’ira finalement pas voir dans ce volume ; on se contente du nécessaire. Le duo Hadrian/Royce n’est pas sans évoquer légèrement Fafhrd et le Souricier gris, les deux héros du cycle des épées de Fritz Leiber. Les autres personnages sont assez stéréotypés, ce qui colle finalement assez bien à l’ambiance du récit.
En fait, ce bouquin correspond un peu au genre d’aventures que j’aurai pu avoir en tant que rôliste. Les rebondissements de l’intrigue semblent tout droit sortis d’un scénario de Donjons & Dragons. Prévisibles d’une certaine façon, mais agréable à voir malgré tout.
Le style se lit gentiment, sans difficulté aucune et bien que les chapitres soient assez volumineux, on les enchaîne rapidement. L’un des points positifs de l’ouvrage est sa disponibilité en poche sans passer par la case grand format. C’est suffisamment rare pour être signalé. En tout cas, je lirais la suite avec plaisir, entre deux livres plus volumineux et plus exigeants.
La conspiration de la couronne (The Crown Conspiracy)
de Michael J. Sullivan
traduit par Mathilde Roger
illustration de Marc Simonetti
éditions Milady
384 pages (poche)
La chronique du deuxième volume : La tour elfique
Celle du troisième : L’empire de Nyphron