Lamentation démarrait très bien la série des Psaumes d’Isaak. Avec ce second volume, nommé Cantique, Ken Scholes tente de transformer l’essai.
A la fin du précédent volume, nos héros s’en étaient plutôt bien sortis et si quelques nuages inquiétants se profilaient à l’horizon, les choses semblaient assez bien engagées. Dans ce deuxième épisode, le climat va s’assombrir rapidement et certains vont passer de bien mauvais moments et se trouver confronter à des choix difficiles ou bien entamer une mue pour être capables de répondre aux défis auxquels ils font face.
L’intrigue gagne en ampleur, les complots et machinations changeant d’échelle. Le côté tragique du récit va en s’affirmant. Les personnages luttent tant bien que mal, mais il semble malgré tout inéluctable qu’ils doivent plier ou rompre.
Des personnages, l’un ressort en particulier de ce volume : Vlad Li Tam. Le chef de clan a un parcours dont il ne pourra que ressortir fortement changé. Et en marge des points de vue, Isaak continue de graviter, avec sa conscience et sur ses épaules le poids d’un péché dont il n’est pas responsable mais qu’il tente de porter malgré tout.
L’un de mes grands plaisirs avec cette série est de voir des éléments tenant plus de la SF que de la Fantasy se promener en douce dans le texte. On continue d’évoluer dans un monde qui a connu un cataclysme majeur par le passé, vraisemblablement provoqué par l’utilisation malheureuse d’une technologie trop puissante. Et il y a encore par endroit ce petit parfum de Dune.
Scholes a toujours cette écriture agréable, avec un découpage en petites séquences qui permet de faire tourner les pages avec plaisir et d’arriver finalement assez vite au bout d’un livre pourtant assez épais. Marc Simonetti continue d’œuvrer à la couverture et c’est un plaisir à voir.
Cette fois, les choses semblent nettement plus sombres au final et la lecture du volume suivant, intitulé Antiphon, s’annonce intéressante.
Addendum après relecture du livre (en 2024) : Ce deuxième volume passe tout aussi bien que le premier. Là aussi, je vois mieux certains défauts, notamment quelques répétitions dans l’écriture. Mais je continue à prendre beaucoup de plaisir à cette lecture. Je déteste terriblement certains personnages et je suis toujours très content d’en retrouver d’autres. Bref, la relecture fut fort satisfaisante et je vais poursuivre avec celle du volume suivant.
Cantique (Canticle)
de Ken Scholes
traduit par Olivier Debernard
illustration de Marc Simonetti
édition Bragelonne
528 pages (grand format)
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