Mark Lawrence fait partie des nouveaux auteurs de fantasy que j’ai testé l’année dernière. Son Prince écorché tenait un peu de la curiosité, mi-figue mi-raisin, au milieu de la production moyenne du genre. J’ai donc continué l’aventure avec le volume suivant, Le roi écorché.
Jorg a donc réussi son premier objectif : devenir roi. Maintenant, il doit se débrouiller pour garder le contrôle de son petit royaume, d’autant plus qu’il n’est pas le seul à viser le trône impérial. Et l’un des prétendants semble plutôt bien parti pour s’imposer.
Tout comme dans le précédent volume, Mark Lawrence nous conte un récit sur plusieurs époques en parallèle. D’un côté un Jorg qui tente de consolider son pouvoir, de l’autre un Jorg plus vieux de quatre ans assiégé par les armées d’un concurrent. Enfin, par le biais d’un journal intime, on suit l’histoire d’un autre personnage, ce qui offre quelques respirations entre les deux récits à la première personne de Jorg.
Les éléments du premier volume sont toujours présents. D’une part, la violence dont peut être capable le personnage principal. D’autre part, on continu de creuser ce monde futur, un aspect qui pourrait presque faire se classer le livre dans la science-fiction. On cherche par moment à retrouver l’origine des noms de lieux que l’auteur a déformé. D’une certaine façon, Lawrence ne fait qu’appliquer la troisième loi de Clarke : toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. Un ou deux passages m’ont semblé confus au premier abord, mais correspondent en fait à des événements qui ne sont pas très clairs pour le narrateur lui-même.
Si le premier volume pouvait laisser un doute sur la santé mentale de Jorg, dont on pouvait en partie imputer les agissements à une influence extérieure, il devient maintenant clair que sa nature a été façonné par des évènements traumatisants dont la mort de sa mère et de son frère ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Pourtant, Jorg est aussi capable d’une certaine humanité, offrant ainsi quelques scènes touchantes.
Une fois le livre terminé, j’ai le sentiment d’un récit un peu mieux ficelé que celui du premier tome, notamment les entrelacements entre passé et présent, ainsi que les petites surprises finales qu’assène l’auteur. Et je referme l’ouvrage avec la certitude de lire le volume suivant pour connaître le fin mot de l’histoire.
Le roi écorché (King of thorns)
de Mark Lawrence
traduit par Claire Kreutzberger
illustration de Victor Manuel Leza Moreno
éditions Bragelonne
454 pages (grand format)