L’œil du temps signait la deuxième coopération entre Arthur C. Clarke et Stephen Baxter, après Lumière des jours enfuis, et marquait le début d’une nouvelle série : L’odyssée du temps. Tempête solaire en est le deuxième volume.
Suite aux événements du premier tome, on retrouve Bissesa dans le Londres du vingt-et-unième siècle, quasiment au lendemain de sa disparition. Elle présente bien les signes de quelqu’un qui vient de passer plusieurs années dans un monde à la technologie archaïque, mais pour le reste du monde, c’est comme si elle ne s’était absentée que quelques jours. Bissesa doit se réadapter à un monde qu’elle croyait perdu, et qu’elle risque à nouveau de perdre d’ici quelques années si l’humanité ne trouve pas le moyen de se protéger d’une nouvelle menace.
Après un premier épisode très moyen, Arthur C. Clarke et Stephen Baxter poursuivent leur trilogie de l’odyssée du temps et cette fois on change sensiblement de genre. Si le précédent volume était une sorte de collage temporel, on est cette fois plus proche du space opera, mâtiné d’ingénierie à grande échelle. Les deux auteurs étant cette fois sur leur terrain de prédilection, il n’est pas surprenant que le roman soit plus réussi. Les relations entre les personnages ne sont pas toujours une grande force chez Clarke et Baxter, mais cette fois le duo s’en sort assez bien. Par contre, ils excellent dans leur description de ce projet titanesque destiné à offrir à l’humanité une chance de s’en sortir.
L’un des intérêts de l’ouvrage réside dans le fait qu’il permet de mesurer la filiation littéraire entre les deux auteurs. Tempête solaire ressemble autant à un roman de l’auteur des Fontaines du Paradis, qu’à un ouvrage de l’auteur de Espace. Baxter se reconnait lui-même comme l’héritier littéraire de Clarke et l’on pourrait presque voir ce livre comme un test d’ADN littéraire.
Si le roman s’avère tout à fait mineur dans la bibliographie respective des deux auteurs, chacun ayant à son actifs plusieurs chefs d’oeuvre, il est cependant d’un niveau tout à fait honnête, surtout comparé à certains autres ouvrages écrits en collaboration par Clarke. L’histoire se poursuit évidemment dans un troisième volume, mais ce livre pourrait presque se lire seul.
Tempête solaire (Sunstorm)
de Arthur C. Clarke & Stephen Baxter
traduit par Luc Carissimo
illustration de David Oghia
éditions Bragelonne
384 pages (grand format)
Pour les curieux qui voudraient tenter l’aventure, c’est par là