Depuis un moment, les zombies sont un peu plus présents dans la littérature. Sans parler de la récente adaptation ciné d’un ouvrage de ce type, film qui semble ne pas avoir beaucoup de points communs avec l’œuvre dont il est tiré, je vais vous parler un peu d’un roman du genre. Feed est le premier volume d’une trilogie écrite par Mira Grant.
Nous sommes en 2039 et le monde a bien changé. Une bonne vingtaine d’années auparavant, une pandémie a ravagé le monde et transformer une partie de l’humanité en zombies. Passés les premiers moments de chaos, la civilisation humaine a repris le dessus et tente de maintenir la continuité avec l’avant, lorsque cela est possible. Un tel événement a bien sûr eut des répercussions sur la société et la façon d’agir des gens. Certaines zones sont encore sous quarantaine, les risques d’infection y sont jugés trop dangereux pour laisser qui que ce soit en sortir sans de très sévères contrôles.
Georgia est blogueuse et n’a pas connu le monde d’avant. Pour elle, la survie face aux zombies est une habitude. Mais sa vie va basculer lorsqu’elle et son frère sont contactés par un sénateur pour couvrir sa candidature à l’élection présidentielle de 2040. Entre les machinations politiques, son travail journalistique et toujours la menace zombie à l’horizon, Georgia va avoir de quoi animer son blog sans répit.
L’univers que développe Mira Grant est intéressant. Non seulement elle se projette dans l’après « invasion des zombies » en imaginant la façon dont la société s’est adaptée, en poussant la paranoïa dans ses retranchements. Mais elle se projette aussi dans l’évolution des médias avec la mise en avant du net et des blogs, au détriment des médias plus traditionnels, accusés d’avoir sous-estimé le danger lorsque les zombies sont apparus. On notera avec intérêt que les amateurs de zombies ont mieux survécu au jour fatidique, car déjà informés en partie sur la question.
En terme d’ambiance, la campagne électorale offre un climat qui rappelle celui des deux dernières saisons de A la Maison Blanche. On y croise évidemment des personnages dont les dents semblent rayer le parquet, des conseillers rivés à leurs estimations d’opinion, leurs éléments de langages et leurs statistiques, etc. Bien que l’ouvrage ne soit pas fin, le récit est bien rythmé et se lit plutôt rapidement, Grant proposant quelques rebondissements qui permettent au lecteur de se laisser porter d’un bout à l’autre du roman.
L’un dans l’autre, Feed est un livre avec suffisamment de substance, d’idées intéressantes et de rythme pour se lire rapidement et avec plaisir et même d’en redemander une dose une fois la dernière page passée. Cela tombe bien, il y en a deux autres volumes.
Feed (Feed)
de Mira Grant
traduit par Benoît Domis
illustration : Shutterstock
éditions Bragelonne
456 pages (grand format)
Vous pouvez aussi voir l’avis de Lelf
Pour ceux qui veulent s’y intéresser, vous pouvez le trouver ici
Disponible en numérique chez 7switch
J’ai trouvé ce premier tome vraiment réussi avec pas mal d’axes de réflexions intéressants. Par contre j’ai eu plus du mal avec le second tome que j’ai trouvé clairement un ton en-dessous à mon goût.