Si Outre-Atlantique le space opera militaire est un genre à part entière avec quantité de titres sur le marché et même au moins un éditeur spécialisé dans le genre, Baen, il en est différemment par chez nous. Ceci étant, nous avons quand même droit à quelques uns des « fleurons » du genre, dont l’incontournable série Honor Harrington de David Weber. Mission Basilic en est le premier volume.
Après avoir fâché un haut gradé pendant des manœuvres, Honor Harrington se retrouve mutée dans le système de Basilic, sorte de placard pour les officiers de la flotte royale manticorienne. Harrington se trouve alors à la tête du seul vaisseau de la flotte à protéger le système et donc la seule à pouvoir se mettre en travers des plans ourdis par la République de Havre, voisin et ennemi de longue date du royaume de Manticore.
Mission Basilic est un livre d’aventure militaire pour ne pas dire militariste. Ceux qui sont rebutés par les galons et à qui les « à vos ordres » donnent des boutons éviteront soigneusement l’ouvrage (et ne devrait de toute façon pas l’avoir approché). Par contre, ceux qui veulent du space opera d’aventure, avec des personnages plutôt stéréotypés, des combats spatiaux assez bien décrits et des moments de bravoure peuvent se pencher sur la question.
L’une des intentions de David Weber en créant cette série était de rendre hommage à la série Horatio Hornblower de C. S. Forester. Je ne connaissais pas, tout comme je n’ai pas lu le moindre Patrick O’Brian qui a de son côté inspiré la série Lt. Leary de David Drake, dont je vous parlerai peut-être un jour. Quoiqu’il en soit, même sans la connaissance de la référence, l’univers que dépeint Weber a une étrange résonance avec l’Europe de la fin du XVIIIème siècle, en particulier avec le Royaume-Uni, ici représenté par Manticore, et la France, ici la République de Havre.
Les personnages de Weber ne brillent pas par leur épaisseur et on voit fleurir les archétypes en tout genre. Par contre, au niveau de l’action spatiale on est nettement mieux servi. L’auteur maîtrise plutôt bien la chose et les échanges de missiles entre vaisseaux sont portés par un souffle qui rend la chose assez agréable à lire. Sur le plan moral, on ne peut pas dire que ça fasse tellement dans la finesse non plus. Honor Harrington est une série militariste et l’on sent bien une teinte réactionnaire dans l’écriture.
Ceci étant, si le lecteur parvient à passer à travers tout ça, il reste un roman de space opera d’action pas trop mal fichu.
Ce billet s’inscrit dans le challenge Summer Star Wars organisé par Lhisbei.
Mission Basilic (Basilic Station)
de David Weber
traduit par Arnaud Mousnier-Lompré
illustration de Genkis / Bernard Ling
éditions L’Atalante / J’ai lu
496 pages (grand format) 512 pages (poche)
Si vous souhaitez vous engager dans la flotte manticorienne, vous pouvez le faire par ici :
haut gradé ou homme du rang
je confirme, ce n’est clairement pas le livre du siecle, ni de la decennie, ni meme de l’annee mais c’est une lecture divertissante.