Selon la manière de compter, L’arche de la rédemption est le deuxième, troisième ou quatrième volume du cycle des Inhibiteurs, la grande série de space-opera d’Alastair Reynolds. Si l’ouvrage est bien le troisième publié, certains ne comptent pas La cité du gouffre comme faisant partie de la série et dans l’ordre chronologique il se place en avant-dernière position, puisque The Prefect, le dernier roman publié et d’ailleurs non-traduit en français à ce jour, se passe avant les autres. Bref, tout ça pour dire que ça n’est pas toujours simple de placer les livres, mais tant qu’on arrive à les lire sans trop s’y perdre…
L’arche de la rédemption reprend donc quelques décennies après la fin de L’espace de la révélation. On y retrouve quelques-uns des personnages des deux précédents romans, ainsi que toute une tripotée de nouveaux. Une partie de l’intrigue repose sur l’opposition entre Conjoineurs et Démarchistes, les deux principales factions de l’humanité, ainsi que sur l’attitude à adopter face aux Inhibiteurs. Et conséquemment de l’usage à faire des armes de classes infernales déjà aperçu dans le premier volume.
Comme les deux précédents opus et comme la plupart des pavés le livre compte quelques longueurs. Et comme pour les deux précédents, il m’a fallu un petit moment pour arriver à rentrer dans l’univers, mais une fois bien plongé dedans le chemin se parcourt finalement assez rapidement. A l’égal de L’espace de la révélation et de La cité du gouffre, j’ai été confronté à des personnages toujours aussi déroutant et qui ne me donnent pas envie de les fréquenter. L’espace est toujours peuplé de psychopathes et les différentes factions qui se disputent la destinée de l’espèce humaine me laissent un goût assez désagréable en bouche.
Reynolds recentre aussi l’intrigue de sa série autour des Inhibiteurs et l’on voit les plans de ces derniers commencer à prendre forme. Il continue aussi de détailler les aspects techniques et technologiques de son univers, n’hésitant pas à s’offrir un peu de gigantisme à l’occasion. J’ai particulièrement apprécié toute la course-poursuite à vitesses relativistes au cours de laquelle chacun tente de repousser encore et toujours les limites de la physique pour grappiller un peu de vélocité supplémentaire, tout en prenant des risques à la hauteur des moyens déployés.
Au final, un livre dans la continuité des précédents, qui demande un peu d’efforts pour rentrer dedans, mais qui offre de belles récompenses au lecteur persévérant. Il me reste donc à lire Le gouffre de l’absolution pour finir la série… à moins que je lise aussi The Prefect.
L’arche de la rédemption (Redemption Ark)
de Alastair Reynolds
traduit par Dominique Haas
illustration de Chris Moore / Alain Brion
éditions Presses de la Cité / Pocket
775 pages (grand format) 1132 pages (poche)
Mouais, j’ai fini par avoir du mal avec les longueurs et l’univers très contourné de Reynolds.
Faut que je lise « La cité du gouffre ». Je fonde de grands espoirs sur ce livre.
Il faut vraiment que je trouve le début de la série moi…. J’ai du rater un tas de trucs en commençant par la fin :s
Si cela peut te rassurer, j’ai lu dix pages du Gouffre de l’absolution avant de me rendre compte que c’est le quatrième tome et non le troisième. :p
La version Presses de la Cité est assez mal fichue sur ce plan, je ne sais pas ce qu’il en est de la version poche chez Pocket. C’est d’ailleurs un défaut que l’on trouve sur pas mal de bouquins, par exemple les Nicolas Eymerich chez La Volte où pas grand chose à l’extérieur (voire rien) ne laisse supposer que ça fait partie d’une série.
En tout cas, je te souhaite de bien commencer par le premier volume la prochaine fois, à savoir L’espace de la réalité. 😉