Il y a quelques mois, les éditions Bragelonne ont mené une opération éditoriale intitulée le mois du cuivre, destinée à mettre en avant trois ouvrages appartenant au genre steampunk. Si j’ai déjà lu Les confessions d’un automate mangeur d’opium (qui ne m’a pas laissé un souvenir impérissable) et Les voies d’Anubis (très bon livre qui méritait une réédition sous forme d’un beau livre), je n’avais par contre pas encore eu l’occasion de m’intéresser à L’étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder.
1861, Londres, Sir Richard Francis Burton, célèbre explorateur et aventurier, est missionné par sa majesté pour se pencher sur plusieurs affaires étranges dont celle concernant une légende urbaine : Spring Heeled Jack. Le lecteur va l’accompagner tout le long de son enquête et faire la découverte d’un Londres et d’un empire britannique un peu différent de celui que nous connaissons.
Je dois reconnaître avoir vécu avec ce livre une expérience un peu similaire à celle d’Anno Dracula : dès les premières pages, je me sentais en bonne compagnie et je savais que tout allait bien se passer. Les deux ouvrages ont un certain nombre de points communs : enquête dans un Londres victorien d’une ligne historique déviant de la notre, peuplé de nombreuses trouvailles et agrémenté de rencontres avec des personnages célèbres.
Hodder crée un univers qui fourmille d’autant de petits détails que celui que Kim Newman. Le décor steampunk est bien installé, à coup d’engins déments à vapeur, de perroquet servant de messager audio ou de chat ramasse poussière. Au-delà de Burton et Swinburne, les héros de l’ouvrage, l’auteur utilise évidemment toutes une palette d’acteurs de l’ère victorienne, quitte à faire un peu mentir l’histoire pour s’offrir quelques petits plaisirs.
Du côté des défauts, je relèverais quelques petites faiblesses au niveau du rythme ainsi que le fait d’avoir vu une ficelle avec une certaine avance. Ceci étant, le deuxième défaut vient principalement du fait que je bénéficie d’un recul sur la SF dont ne profitent pas des personnages vivants avant que H. G. Wells n’écrive ses premiers romans. Je trouve par contre très appréciable que l’auteur se soit intéressé à une autre figure mystérieuse de l’ère victorienne que le sempiternel Jack l’éventreur.
Hodder propose une petite annexe dans laquelle il précise le parcours réel des personnages historiques. En amateur de petits détails, c’est le genre de chose que j’apprécie. Au niveau de l’objet, les éditions Bragelonne proposent un ouvrage magnifique avec dorure sur tranche qui, je l’avoue, fait la fierté de ma bibliothèque. Et comme il existe d’autres épisodes des aventures de Burton & Swinburne, je compte bien les lire un jour ou l’autre.
L’étrange affaire de Spring Heeled Jack (The strange affaire of Spring-Heeled Jack)
de Mark Hodder
traduit par Olivier Debernard
illustration de Noëmie Chevalier
éditions Bragelonne
504 pages (grand format)
Vous pouvez faire l’acquisition de ce bel objet par ici.
Le livre est très beau en tout cas.
Je l’ajoute à ma wish list, ta chronique m’a convaincu malgré les petits défauts que tu as relevé.
Bonne continuation !
Une lecture bien sympathique !
Très très sympa. La suite est en-dessous imho.
C’est vrai que la dorure sur tranche est classe !
J’avais passé un bon moment aussi et comme toi j’ai bien envie de découvrir la suite. Et il est vrai que le bouquin est tout simplement splendide…