Toute collection consacrée à la fantasy se doit d’avoir un ou deux titres avec de la fantasy épique, quelque chose dans la lignée d’un Gemmell. Orbit ne fait pas exception à la règle puisque le label nous a proposé 10.000, du britannique Paul Kearney, premier volume d’une trilogie.
Les Macht vivent isolés dans les montagnes, mais on dit qu’ils étaient autrefois un grand peuple guerrier. C’est donc vers eux que se tourne Arkamenes, prince de l’empire Asurian, lorsqu’il décide de contester la couronne de son frère. Les Macht s’embarquent alors dans un long périple à travers un pays inconnu et hostile, sans garanti de succès.
Comme on peut s’y attendre, 10.000 est un roman avec sa dose de batailles et d’action. Kearney s’intéresse aussi à ses personnages, étrangers perdus au milieu d’un pays qu’ils ne connaissent pas, et aux intrigues diplomatiques qui animent cette épopée. Le tout est écrit avec une plume qui se lit assez agréablement. J’ai eu par contre un peu de mal à m’installer dans l’univers que créé Kearney, bien que l’histoire démarre assez rapidement.
Ceux qui ont une certaine connaissance de l’Antiquité auront peut-être reconnu dans 10.000 la trame de l’Anabase de Xénophon et c’est là que je placerais le principal défaut du livre. Pourquoi avoir inventé tout un univers pour finalement y calquer la trame d’un récit qui se passe dans le nôtre ? Kearney aurait très bien pu nous réécrire l’histoire des Dix Mille, si besoin avec un point de vue différent de celui de Xénophon, sans rien perdre au niveau action, intrigues ou exotisme. Il aurait très bien pu faire avec l’Anabase ce que Gemmell a réalisé avec l’Illiade. Cela aurait d’ailleurs permis d’avoir un contexte dans lequel le lecteur s’immergerait un peu plus aisément, plutôt que de recréer de toutes pièces un ensemble ressemblant très fortement à la Grèce et l’Empire Perse de l’Antiquité. Ou alors placer le tout dans un univers nettement différent. Là, le calque en semble d’autant plus vain.
A part ce souci, je trouve que 10.000 est plutôt un bon roman de fantasy guerrière. Ceux qui en apprécieront la lecture pourront même accompagner les Macht pendant deux volumes de plus.
10 000 – Au cœur de l’empire (The Ten Thousand)
de Paul Kearney
traduit par Jean-Pierre Pugi
illustration de Chris McGrath (grand format)
éditions Orbit (grand format) Livre de poche (poche)
367 pages (grand format) 506 pages (poche)
Ce livre est donc disponible en grand format et en poche
Je partage ton étonnement en ce qui concerne l’univers : à la lecture du titre, j’ai immédiatement pensé à la Grèce antique, étrange comme démarche…
Par contre, ça m’a donné envie de m’intéresser un jour ou l’autre à l’Anabase de Xénophon. 🙂
J’avais bien aimé le cycle des Monarchies divines de cet auteur, faudra que je jette un oeil à ce cycle-là un jour… quand j’aurais envie de fantasy bien bourrine si j’ai bien saisi ^^
Oui, on est un peu dans la continuité d’un David Gemmell. Pas de la fantasy d’intrigues de cour. :p