Lisant essentiellement de la science-fiction d’origine anglophone, les récits post-apocalyptiques auxquels j’ai droit se passent majoritairement aux Etats-Unis. Le dernier roman de David Bry, nommé 2087, fut donc l’occasion de voir à quoi peut ressembler le même genre d’avenir dans un cadre qui m’est nettement plus familier que Manhattan ou Los Angeles : Paris.
Comme on peut le supposer au vu du titre, l’action se passe en 2087, dans un Paris qui a bien changé. La ville s’est repliée sous un dôme pour se protéger des brumes radioactives, des mutants, des gangs des banlieues et de tout ce qui peut traîner d’autre au-delà du périphérique. On y suit Gabriel, détective engagé par une femme pour enquêter sur le meurtre de sa sœur. Mais ce qui s’annonce comme une affaire banale va très vite se compliquer.
Le décor que plante David Bry est intéressant, au croisement d’un monde extérieur post-apo avec ses mutants et son chaos et d’un monde intérieur se rapprochant plutôt du cyberpunk avec ses réseaux et ses puces en tout genre. On n’évite pas quelques clichés, mais l’univers est suffisamment intéressant pour ne pas s’y arrêter. L’enquête que démarre Gabriel va évidemment très vite changer de direction et les ennuis vont commencer à s’accumuler sur le pas de sa porte.
2087 présente quelques longueurs et autres maladresses, mais ce qui m’a le plus gêné au final est la narration à la troisième personne et au présent. Le genre du récit de détective raconté à la première personne est tellement ancré dans les habitudes que j’avais parfois un peu de mal à me plonger dans le texte.
Malgré les quelques longueurs évoqués ci-dessus, le roman a un rythme assez rapide, ne se laissant pas enfermer dans des sous-intrigues à rallonge. Bry utilise même quelques petites ellipses afin de couper court et de faire avancer l’histoire, évitant ainsi quelques répétitions. Bref, tout ça se lit assez rapidement sans avoir besoin de se forcer.
2087 est un roman qui n’est pas exempt de défaut et auquel il manque un petit quelque chose pour gagner franchement en qualité, mais sa lecture aisée, son univers intéressant et sa fin agrémentée de quelques bonnes surprises en font un livre de SF tout à fait honnête. De quoi donner envie de s’intéresser un peu plus à son auteur.
2087
de David Bry
illustration de Sylvain Sarrailh
éditions Black Book
403 pages (grand format)