Il y a peu, je vous avais fait part du résultat de ma relecture des Mensonges de Locke Lamora de Scott Lynch, et le plaisir était toujours intact. Voyons maintenant ce qu’il en est du deuxième volume de la série des Salauds Gentilshommes : Des horizons rouge sang. Là aussi, il s’agit d’une relecture avant de pouvoir me lancer dans La république des voleurs.
Suites aux événements du précédent volume, Locke et Jean ont dû quitter Camorr. Nous retrouvons donc nos deux voleurs patentés dans la cité de Tal Verrar, en train de préparer une de ces arnaques dont ils ont le secret. Mais comme précédemment, le destin a décidé que les choses ne se passeront pas aussi facilement que prévus pour les deux compères qui vont se retrouver embarqués malgré eux dans un conflit qui n’aurait pas dû les concerner.
Ce fut une grande joie à l’époque de retrouver les deux larrons, et à la relecture ça marche tout aussi bien. Lynch utilise le même schéma que dans le précédent volume : les Salauds Gentilshommes sont engagés dans un plan de longue haleine lequel est interrompu par l’apparition d’un élément qui les forcent à mener un deuxième plan en parallèle du premier. Tout cela impliquant certaines des forces gouvernant la cité dans laquelle ils se trouvent. L’auteur utilise aussi un peu la même technique des interlude dans le passé, cette fois pour combler un peu le trou entre les deux romans, montrer les prémisses du plan de Locke et Jean et poser quelques éléments pour la suite de l’intrigue.
On trouve toujours ce soucis du détail dans ce que décrit Lynch. Les lieux sont vivants, les modes de fonctionnement des personnages et des institutions sont bien développés. Et surtout, l’alchimie entre les deux personnages principaux fonctionne toujours aussi bien. Le texte est bourré de belles répliques qui fusent et de jolies scènes qu’on aimerait volontiers voir sur grand écran.
Des horizons rouge sang est encore plus long que Les mensonges de Locke Lamora (plus de six cents pages en grand format) et si les deux romans ne sont pas exempts de quelques longueurs, ils se lisent avec tant de plaisir qu’on n’y prend finalement pas tellement garde. L’un des seuls vrais « défauts » de ce deuxième opus est de ne plus mettre en scène certains personnages du premier volume (pour des raisons légitimes).
L’un dans l’autre, Des horizons rouge sang est une suite qui ne démérite pas et dont la fin laisse un peu de surprise et contrairement au premier volume où quasiment tous les fils de l’intrigue étaient noués à la fin, il reste cette fois un élément qui appelle clairement une suite. Il a donc été bien long d’attendre cette dernière pendant six ans. Et ce sera avec plaisir que je m’attaquerais prochainement au troisième épisode des Salauds Gentilshommes : La république des voleurs.
Des horizons rouge sang (Red Seas under Red Skies)
de Scott Lynch
traduit par Olivier Debernard
illustration de Benjamin Carré / Gary Jamroz
éditions Bragelonne / J’ai Lu
641 pages (grand format) 768 pages (poche)
C’est clair que les romans de Scott Lynch sont très cinématographiques, j’ai très souvent eu de belles images en tête durant ma lecture.
Vivement que je m’attelle à la suite !