Le thème des zombies semble se répandre tel un fléau à travers les livres ces dernières années. La collection Orbit des éditions Calmann-Lévy n’y a pas échappé et nous a finalement proposé le premier roman de l’américain V. M. Zito, intitulé L’homme des morts. Et comme La Prophétie des Ânes vient de lancer un challenge Zombies, ça semble le bon moment pour vous en parler.
Une mystérieuse épidémie a frappé les États-Unis, transformant les gens en zombie et aboutissant à la division en deux du pays. D’un côté, la Zone Libre, où se sont réfugiés ceux qui ont pu fuir à temps, de l’autre la Zone Occupée, hantée par des hordes de zombies à la recherche d’une proie, et entre les deux une clôture. L’homme des morts, c’est Henry Marco, qui est resté du mauvais côté de la clôture et gagne sa vie en procurant le repos éternel aux parents de ceux qui sont passés du côté Libre. Jusqu’au moment où le gouvernement américain lui demande de retrouver un zombie bien particulier.
L’ouvrage n’est pas trop épais et se lit assez rapidement. Voila pour le positif. Ce n’est pas assez ? Bon, admettons que Zito dévoile assez bien son personnage principal au fur et à mesure de l’histoire, et que l’idée de fond n’est pas mauvais. Mais c’est franchement à peu près tout ce que je peux en dire de bien.
Maintenant, parlons un peu du reste. Rien à dire sur les ficelles et les clichés, ça fait partie du truc et ça s’accepte assez bien. Par contre, chez l’éditeur ils ont dû confier la relecture du bouquin à un zombie, parce que y a des problèmes un peu partout. L’idée de départ était intéressante, mais l’univers n’est pas développé du tout. Apparemment, comme au cinéma, la catastrophe ne touche que les États-Unis, l’infection s’est soigneusement arrêtée aux frontières canadienne et mexicaine, les veinards. Les zombies sont censés se déplacer à la vitesse d’une grande-mère asthmatique, mais dès qu’il y a une scène d’action, ils semblent soudain rapides comme l’éclair. On trouve quelques bouts d’intrigues qui ne semblent liés à rien, un peu comme si certaines scènes avaient disparues au montage. Et puis l’espion chinois. Ah, il est magnifique cet espion. Tellement discret qu’il arrive à se faire passer pour un soldat américain tout en ayant quand même sa kalachnikov chinoise à la main. Bêtement, j’ai aussi essayer de comprendre pourquoi Marco se décarcasse à gagner de l’argent qu’il ne pourra jamais dépenser (puisqu’il ne peut pas retourner dans la Zone Libre). Il y a aussi un truc sur la fin, dont je ne peux pas parler sans vous la dévoiler, mais qui m’a arraché quelques injures tant cela me consternait. Je n’ai rien contre le fait de débrancher mon cerveau pendant une lecture, mais je n’arrive pas à m’abaisser au niveau d’un zombie.
Les quelques belles boulettes de traduction qui s’ajoutent par-dessus tout ça n’arrangent rien à l’affaire. Bref, j’espérais au moins un bon divertissement, comme semble l’avoir apprécié la plupart des autres lecteurs, et je n’ai trouvé qu’un livre mal fichu. Au moins, je m’étais amusé en regardant Expendables 2, c’était totalement crétin et bourré d’incohérences, mais les références et le côté outré permettait de rigoler un peu. Là, je n’ai rien trouvé à sauver. Donc, si vous souhaitez lire un livre dans lequel l’infection zombie est partiellement neutralisée et où le monde, enfin les États-Unis, s’est reconstruit, intéressez-vous plutôt à Feed de Mira Grant, c’est nettement plus intelligent et cohérent.
L’homme des morts (The Return Man)
de V. M. Zito
traduit par Patrick Imbert
éditions Orbit / Le livre de poche
368 pages (grand format) 528 pages (poche)
Ouais ! Vas-y ! Mords-y l’oeil ! Te laisse pas faire.
Gnuhuhuhuhuhu.
C’est clair, ce n’est pas le livre zombie du siècle mais il se laisse lire.
Sinon puisque tu poses la question, il reste pour retrouver sa femme.
J’avais bien compris pourquoi il restait, mais pas pourquoi il vend ses services. C’est ce point-là qui n’a pas de sens.