La série de la Laverie compte déjà cinq volumes en anglais, et Charles Stross a révélé récemment la couverture du sixième volume à venir cet été. Il est donc temps d’avancer un peu sur la série et de parler du quatrième épisode des aventures de Bob Howard : The Apocalypse Codex. Ceci n’aidera pas beaucoup les lecteurs francophones, mais ça pourra toujours intéresser ceux lisant l’anglais et ça me permet accessoirement d’avoir un truc à raconter pour la venue prochaine de l’auteur en France.
Après les événements de The Fuller Memorandum, Bob Howard a eu droit à une petite convalescence avant de reprendre du service. Et pour son retour, on lui prépare un nouvel adversaire à affronter : la promotion hiérarchique et les cours de management. L’agent de la Laverie est censé travailler de façon moins soutenue, mais l’enquête sur les activités d’un télévangéliste américain va rapidement se compliquer et embarquer le pauvre Bob dans une nouvelle galère.
Le roman démarre bien avec un petit rappel de la situation en guise de prologue, ce qui est toujours appréciable quand on laisse du temps s’écouler entre la lecture de deux épisodes. Après un épisode où Bob restait au Royaume-uni, le revoilà parti à l’étranger, chez l’Oncle Sam. C’est donc l’occasion de profiter de quelques avis d’un sujet de sa gracieuse majesté sur ce pays né des anciennes colonies. Le télévangélisme figurant assez haut dans la liste des sujets un peu spécifiques aux Etats-Unis, il n’est pas surprenant que Stross s’en soit emparé. La variation qu’il nous propose sur ce thème convient parfaitement à l’agent Howard et à son humour cynique.
Si notre héros doit encore une fois faire face à une menace venue d’ailleurs, si tant est que le mot ailleurs ait un sens ici, je constate une fois de plus que les horreurs qui sommeillent au cœur des pyramides ne sont pas le seul soucis récurrent de Bob. L’administration fait un peu figure d’ennemi intérieur, avec sa montagne de procédures et de formulaires et ses cohortes de joyeux sigles plus improbables les uns que les autres (et pas toujours inventés par l’auteur). Mais si Bob a toujours su contrer les assauts de son adversaire, ce dernier vient de dégainer de nouvelles armes : la promotion et les cours de management. Les horreurs lovecraftiennes ne sont donc pas les seuls à s’attaquer à sa santé mentale.
On trouve toujours ce mélange d’humour et de désespoir, le premier aidant probablement le narrateur à supporter le second. N’oublions pas que Bob Howard nous annonce depuis le début qu’il sait que NIGHTMARE GREEN, que l’on pourra résumer en « L’Apocalypse » pour le profane, aura lieu de son vivant. Par contre, on remarquera un changement notable dans ce volume : l’apparition de scènes avec un point de vue extérieur. Bob Howard a besoin de nous parler d’événements auxquels il n’a pas directement assisté, d’où ces passages se concentrant sur d’autres personnages. Le ton en est un peu différent, mais ça passe plutôt bien.
Tout ça pour dire que The Apocalypse Codex a été à la hauteur de mes attentes. Charles Stross parvient à maintenir le niveau de sa série, en dosant bien les niveaux d’humour et d’horreur. Les nouvelles menaces que doit affronter Bob Howard sont intéressantes et bien utilisées. Il ne me reste plus qu’à me lancer dans le volume suivant, The Rhesus Chart, qui a très récemment fait son apparition dans ma boîte aux lettres.
The Apocalypse Codex
de Charles Stross
éditions Orbit (Royaume-uni) Ace Books (Etats-Unis)
Environ 350 à 400 pages
Tu te charges de le traduire pour les francophones ? Alleeeez… 😀
Ça dépend, combien t’es prêt à payer ? :p
Plus sérieusement, ça me fait toujours un peu de mal de voir que cette série n’a pas vu sa traduction se poursuivre au-delà du deuxième volume. Mais l’éditeur français n’a pas l’air d’avoir tellement aidé non plus.