Il y a un bon moment, je vous avais parlé de Feed, premier volume d’une trilogie consacrée aux zombies, et j’avais trouvé ça pas mal du tout. L’approche originale (en tout cas pour moi) de la question m’avait assez enthousiasmé et j’étais assez curieux de voir ce que Mira Grant pouvait en faire par la suite, même si la fin du premier volume permettait au lecteur de s’arrêter là. J’ai donc fini par lire Deadline, deuxième volume de cette trilogie.
Par la force des choses, Shaun devient le narrateur de l’histoire et remplace Georgia. Il a du mal à se remettre de la disparition de sa sœur, mais les événements vont rapidement le lancer à la poursuite d’un nouveau mystère, qui est finalement peut-être lié au destin de sa sœur. Mais est-ce une réalité ou bien simplement une chimère construite par le cerveau d’un jeune homme en deuil ?
Souvent, dans un volume deux on prend les mêmes et on recommence. Ici, ce n’est pas tout à fait le cas puisque le changement de narrateur amène aussi un changement de ton. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’au début le pauvre Shaun n’a plus trop la patate. Ça va rapidement changer, pour le plus grand plaisir du lecteur qui va alors se retrouver embarqué dans une intrigue qui fonce à toute berzingue.
Feed se terminait de façon un peu facile, le type qui avait une tête de grand méchant se révélait être… le grand méchant et il se faisait coincer un peu aisément. Sauf que tout ça avait une raison d’être et l’on découvre, en compagnie de Shaun, que tout ça cachait nettement plus et que l’histoire est loin d’être finie. Histoire de simplifier les choses, la paranoïa s’invite, la théorie du complot est embusquée au coin de la rue et les zombies en finiraient presque par paraître un soucis annexe pour notre équipe d’aventuriers. Le lecteur aura quand même sa dose de créatures voulant manger des cerveaux, Mira Grant ne perd pas de vue l’élément fondateur de sa série.
J’apprécie beaucoup cet univers. Le premier volume montrait bien qu’on était plus dans un mélange de SF et de thriller politique plutôt que dans le fantastique. Cette suite renforce assez bien cette impression et je suis assez emballé par la direction que semble prendre le récit. On ne cachera pas quelques défauts à ce volume, notamment un côté un peu répétitif, mais les pages tournent pourtant sans le moindre soucis.
Feed a été une bonne lecture, du genre qui m’avait franchement enthousiasmé. Deadline se place un cran en-dessous, mais réussi à très bien relancer l’intrigue de fond, amenant quelques éléments nouveaux. Le rythme reste celui d’un thriller nerveux et ça se dévore avec un brin d’impatience. Et comme l’ouvrage se termine avec une belle claque qui pose pas mal de questions, la lecture du volume trois ressemble moins à une option qu’à une obligation. Que je remplirai avec plaisir.
Deadline (Deadline)
de Mira Grant
traduit par Benoît Domis
illustration : Shutterstock
éditions Bragelonne / Folio SF
498 pages (grand format) 678 pages (poche)
Disponible en numérique chez 7switch