Premier volume d’une nouvelle série, L’homme rune de Peter V. Brett est un roman qui m’a laissé une bonne impression. L’idée de départ semblait assez originale et l’auteur l’avait assez bien exploitée. Mais qu’en est-il de La lance du désert, le volume suivant. Est-ce que l’on échappe à la malédiction du deuxième tome raté ou Brett parvient-il à transformer l’essai ?
Après des années à lutter contre les chtoniens, Arlen est devenu un combattant aguerri et à la réputation grandissante. Mais la rumeur parle d’un autre guerrier qui mènerait une guerre impitoyable aux démons. Comment Arlen va-t-il réagir face à ce personnage qui semble lui faire concurrence. Et que sont devenus Leesha et Rojer, ses deux acolytes du premier volume ?
La première partie de La lance du désert revient dans le passé, puisque l’on suit l’histoire de Jardir, ancien compagnon d’aventure d’Arlen lors de son excursion dans le sud. Par son intermédiaire, on découvre plus largement la société des krasiens. Ceci apporte des éléments supplémentaires sur l’univers et permet de développer plusieurs personnages, en plus évidemment de Jardir. Mais c’est aussi l’un des principaux défauts du bouquin puisque l’on va revivre tout le séjour d’Arlen chez les krasiens, jusqu’à la trahison de Jardir. Ce dernier ne m’apparait pas comme beaucoup plus sympathique que dans L’homme rune, ce qui est parfois un peu gênant quand on suit le point de vue d’un personnage, mais dans la mesure où il a construit son image sur un mensonge et une trahison…
Heureusement, on retrouve aussi les autres personnages déjà croisés lors du premier volume, notamment Leesha et Rojer, qui offrent des approches différentes face aux démons de celle d’Arlen et de Jardir. Ces deux derniers ont cependant des points de vue opposés sur la question de leur popularité. Arlen est assez gêné par son statut de héros. Son combat contre les chtoniens est avant tout une affaire personnelle qu’il préfère mener seul. Jardir au contraire utilise son image pour acquérir du pouvoir et former une armée pour combattre les démons, mais qui peut s’avérer utile pour remplir d’autres objectifs.
L’ouvrage est un peu plus épais que le précédent et se lit toujours aussi bien. Les chapitres défilent assez rapidement et Brett parvient à m’intéresser vraiment avec certains de ses protagonistes. En fin de compte, La lance du désert est un assez bon livre, un peu moins que le premier certes, mais j’ai pris plaisir à le lire. Et une fois arrivé à la fin, j’ai envie de savoir ce que l’auteur va faire de ses personnages et de son univers dans le volume suivant.
La lance du désert (The Desert Spear)
de Peter V. Brett
traduit par Laurent Queyssi
illustration de Miguel Coimbra
éditions Bragelonne/Milady
624 pages (grand format) 816 pages (poche)
Disponible en numérique chez 7switch