Cela fait un moment que je n’ai pas parlé de la série Honor Harrington, de David Weber. Nous en sommes rendus au huitième épisode, intitulé La disparue de l’Enfer, toujours coupé en deux volumes, une des grandes joies de l’éditions française. Voyons un peu où en est Harrington qui avait fini le précédent opus, Aux mains de l’ennemi, en assez fâcheuse posture.
Bien qu’elle ait échappé à une mise à mort, Honor Harrington est coincée avec quelques fidèles sur un monde prison dont elle cherche à s’enfuir tant bien que mal. Pendant ce temps, le royaume de Manticore est convaincu de son exécution et sur Grayson se pose la question de sa succession. Et les havriens préparent une nouvelle offensive.
Le précédent épisode avait le mérite de se terminer d’une façon qui laissait un minimum de suspense pour la suite. On va donc voir comment Honor Harrington se débrouille pour se sortir de la mouise et reprendre le dessus. Et comme d’habitude chez Weber, les incompétents sont placés au bon endroit pour permettre aux héros de s’en sortir. La planète carcérale sur laquelle se trouve Honor et ses camarades semble être la trente-sixième roue de la République de Havre puisqu’on y affecte les gens les moins compétents. Visiblement, la possibilité d’une évasion sur une planète comptant des prisonniers par centaines de milliers n’inquiète pas grand monde.
Les passages mettant en scène les parents d’Honor valent eux aussi leur pesant de cacahuètes en terme de médiocrité. Une nouvelle fois, Weber montre qu’il est incapable d’écrire un tant soit peu sur les sentiments. Ses personnages sont toujours tracés à coup de hache et grossièrement taillés en fonction des besoins de l’intrigue. Honor doit s’évader ? Ses gardiens sont de gros nuls. Havre doit pouvoir lancer des offensives vraiment menaçantes ? Ses rares militaires doués sont secondés de commissaires politiques très accommodants. Et ainsi de suite.
Du côté positif, on a droit à quelques séquences de combats spatiaux qui, encore heureux, sont assez efficaces. On continue de voir aussi l’évolution des tactiques et doctrines militaires, notamment l’introduction de l’équivalent des porte-avions. On y trouve aussi quelques considérations sur l’économie de guerre qui ne sont pas inintéressantes. Par contre les quelques dessins de vaisseaux spatiaux proposés en accompagnement sont assez hideux.
La disparue de l’Enfer est plus épais que n’importe lequel des épisodes précédents et cette inflation de texte se ressent. J’y ai trouvé des longueurs et plusieurs chapitres mériteraient de disparaître purement et simplement. On perd d’ailleurs quelques fils d’intrigues en cours de route, preuve que l’ouvrage aurait bien mérité une petite cure d’amaigrissement. On verra si l’épisode suivant, Les cendres de la victoire, parvient à remonter un peu la pente.
La disparue de l’Enfer (Echos from Honor)
de David Weber
traduit par Florence Bury
illustrations de Vincent Madras
éditions L’Atalante
492 pages et 442 pages (format moyen)
Disponible en numérique chez 7switch
J’ai juste survolé la chronique pour ne pas me spoiler vu que je n’en suis qu’au tome 3 , faudrait que j’avance cette série un jour ^^; quand j’aurais le temps ^^;
Ah oui, tu as pas mal de marge avant de rattraper tout ce qui est sorti, surtout si tu comptes lire les deux séries parallèles (Crown of slaves et Saganami).
De mon côté, il faut que j’avance sur les Jack Campbell dont je n’ai lu que le premier mais qui me paraissait plus prometteur que les Honor Harrington, dont les seuls réels intérêts pour moi sont l’évolution géopolitique et les combats spatiaux.