L’année dernière, j’ai causé du premier volume d’une tétralogie publiée par les éditions du Bélial. Écrit par Stéphane Przybylski, Le château des millions d’années est un roman que je n’arrivais pas tout à fait à classer mais dont la lecture m’avait fait plaisir. Le deuxième volume de la série étant sorti l’année dernière aussi, il serait temps que j’en parle un peu.
L’expédition de l’Ahnenerbe en Irak qui revenait avec dans ses bagages des révélations et des éléments capitaux pour le Troisième Reich a sombré. Son chef scientifique et sa cargaison ont été capturé par les britanniques, quand à Saxhaüser il est porté disparu au large de Madère. Les dirigeants nazis ont besoin d’informations et veulent remettre la main sur ce qu’ils espèrent un élément qui leur permettra de remporter le conflit mondial qui démarre. Pour cela, deux agents secrets sont envoyés en Angleterre pour tenter d’y voir plus clair.
Le marteau de Thor nous raconte donc une mission de sauvetage nazie dans une Angleterre en guerre. Sauf que c’est un peu plus compliqué que cela. Voire beaucoup. D’abord parce que les sauveteurs ne vont pas forcément trouver ce qu’ils viennent chercher. Ensuite parce qu’ils ne sont pas là en bonne communion au service d’un objet unique mais représentent les divisions du régime nazi. Leurs adversaires ne semblent d’ailleurs pas plus unis puisqu’on y trouve des gens dont la loyauté semble multiple. Sans parler de Saxhaüser qui n’est pas aussi mort que la plupart des personnages ne le pensent et que ses mystérieux interlocuteurs venus d’ailleurs ne semblent pas représenter la totalité de leurs congénères. Bref, c’est compliqué.
Cette complexité, à la fois reflet de la réalité historique et création de l’auteur, est l’un des éléments qui m’attirait dans le premier volume. Elle prend ici toute son ampleur et l’on constate que plus d’un personnage joue double voire triple jeu. On voit à nouveau que l’auteur a un souci de réalité historique, appuyé par les quelques annexes que l’on trouve toujours en fin de récit et qui peuvent permette au lecteur un peu égaré de faire le point. L’un dans l’autre, l’histoire n’avance pas beaucoup dans ce deuxième volume. La majeure partie du récit couvre un intervalle de temps assez limité. Mais Przybylski introduit de nouveaux personnages, avec leur passé, enrichi un peu celui de personnages déjà croisés auparavant et surtout la perspective s’élargit au niveau des organisations et autre entités impliquées dans cette histoire.
Le texte se lit toujours avec autant de facilité, même lors des flashbacks imbriqués que l’on trouvait déjà dans le précédent tome. Le principal défaut, pour moi, tiens aux indications de lieu et de temps qui sont utiles la plupart du temps mais alourdissent un peu le récit dans les moments où l’on change fréquemment de point de vue tout en couvrant la même action. Le livre aurait mérité un peu de nettoyage de ce côté.
Après Le château des millions d’années qui démarrait bien les choses, Le marteau de Thor confirme mes bonnes impressions. On semble bien ancré dans l’histoire secrète, même si je continu d’avoir quelques petits doutes, entretenu par de brèves séquences se passant dans l’après-guerre. Le troisième volume, Club Uranium, étant déjà sorti, je ne devrai pas tarder à le lire.
Le marteau de Thor
de Stéphane Przybylski
illustration d’Aurélien Police
éditions Le Bélial
480 pages (grand format)
Disponible en numérique sur 7switch