Après un premier et un deuxième volumes dont la relecture s’était bien passé, il est temps de passé à La Rose Blanche, troisième épisode des annales de la Compagnie Noire. Jusqu’ici, Glen Cook ne m’a pas déçu à la relecture. Voyons un peu comment ce volume se compare à mes souvenirs.
La Compagnie Noire n’est plus au service de la Dame et se terre dans la plaine de la peur. Le revirement de la troupe de mercenaires ne s’est pas fait sans mal et la morosité guette ses membres qui se cachent pour échapper à la traque des Asservis. Le prochain passage de la comète annonçant la venue de la Rose Blanche n’est pas prévu avant une vingtaine d’années. L’attente s’annonce longue et pénible, d’autant plus que Chérie ne semble pas très patiente.
Après deux volumes au service de la Dame, on découvre une Compagnie Noire passée dans l’opposition et à l’effectif réduit. L’ambiance n’est donc pas au beau fixe, même si Chérie semble confiante dans ses chances face à la Dame. Ce changement de bord de la Compagnie modifie sensiblement le récit par rapport aux deux précédents volumes. On côtoie ainsi moins les Asservis dont la présence inquiétante était assez notable. Mais on ne perd pas au change avec les deux nouveaux décors qu’utilise Cook. D’un côté la plaine de la peur avec son lot de créatures plus étranges les unes que les autres, de la baleine volante aux menhirs parlants. On y trouve aussi les membres rescapés de la Compagnie, que l’on a plaisir à revoir se chamailler, notamment le duo de sorciers tapageurs Gobelin / Qu’un Œil. De l’autre côté les Tumulus inquiétants sous lesquels sommeille le Dominateur, menace qui continue de planer sur le monde. Cook y met en scène Bomanz, un personnage contemporain de la libération de la Dame et des Asservis originaux. Je gardais un bon souvenir de ces deux environnements et ce fut un plaisir de les retrouver.
Si Toubib nous sert toujours de narrateur principal, on fait la connaissance d’un nouveau personnage du côté des Tumulus. Et si Bomanz n’est pas aussi marquant que le fut Marron Shed dans le Château Noir, son récit amène tout de même des éléments intéressants et le protagoniste se révèle petit à petit, apportant quelques surprises. A l’égal des deux premiers volumes, on constate que la vie de soldat est principalement constituée d’attente entre deux batailles. Et les soldats qui attendent peuvent s’ennuyer, surtout s’ils sont coincés dans un trou au milieu d’une sorte de désert. L’action sera quand même de la partie et on a droit à quelques moments flamboyants. Cook continue aussi de nous faire profiter de quelques ellipses qui accélèrent avantageusement le récit. Et l’on profite toujours de quelques curiosités, comme cette étrange créature qu’est Saigne Crapaud Le Chien.
La Rose Blanche offre une forme de conclusion à un premier arc des annales de la Compagnie Noire, souvent nommés Les livres du Nord. Cette relecture a été aussi plaisante que celle des deux premiers volumes et je vais bien évidemment continuer en relisant les suivants. Certains éléments étaient encore assez présents dans mon esprit. D’autres ont été une redécouverte agréable, notamment une idée intéressante pour essayer de s’échapper d’un tombeau. Avec la relecture du prochain volume, j’entamerai l’arc dit des livres du Sud et on y changera sensiblement de décor.
La Rose Blanche (The White Rose)
de Glen Cook
traduit par Alain Robert
illustration de Didier Graffet / Johan Camou
éditions L’Atalante/J’ai Lu
444 pages (format moyen) 445 pages (poche)
Pareil, je suis en train de relire la compagnie noire, et bon dieu, que c’est bon! Je regrette vraiment pas, pas plus que la collègue à qui je l’ai faite découvrir.