En marge du livre malazéen des glorieux défunts de Steven Erikson, j’ai parlé de Night of Knives, « court » roman de Ian C. Esslemont se passant dans le même univers. Et suite à cet ouvrage, l’auteur a signé un accord pour la publication de cinq romans supplémentaires. Mais contrairement au premier qui se plaçait avant le début de la série d’Erikson, ces nouveaux romans s’intercalent en partie dans la série, puis la prolonge. Commençons par Return of the Crimson Guard, dont l’action se situe à peu près entre celle de Reaper’s Gale et de Toll the Hounds.
Return of the Crimson Guard se passe principalement sur le continent de Quon Tali, que l’on a déjà vu par le passé mais assez peu exploré. La Crimson Guard, créée pour s’opposer à l’empire malazéen, était dispersée aux quatre coins du monde. Mais le moment est venu pour elle de se rassembler et de se dresser à nouveau face à l’hégémonie dirigée par Laseen. D’autant plus qu’un vent de révolte souffle sur le continent. Mais des obstacles se dressent sur la route de la troupe de mercenaires dirigée par le prince K’azz D’Avore, à commencer par les divisions qui ont pu apparaître entre les différentes branches restées éloignées les unes des autres pendant des années.
Après un Night of Knives qui n’était pas trop épais (par rapport aux standards malazéens) Esslemont passe au format supérieur puisque l’on en a cette fois pour sept cents pages en grand format. Même constat du côté des personnages, nettement plus nombreux et ceux dont on suit le point de vue se sont multipliés. Tout ça offre une certaine densité au récit qui voit pas mal d’événements se succéder. Il faut dire qu’une nouvelle fois, les choses ne sont pas aussi simples qu’on pourrait l’imaginer, chaque personnage ayant ses objectifs personnels, ce qui rend l’échiquier parfois un peu complexe. Le jeu politique est toujours là et l’affrontement ne peut pas se résumer à une rébellion unie contre un empire uni. Ce roman est une occasion supplémentaire, après Night of Knives, de voir un peu ce qu’il se passe à la tête de l’empire malazéen.
Du côté de l’action, on est bien servi. Esslemont nous propose cette fois de la grande bataille et les amateurs devraient avoir leur comptant en la matière. En terme de distribution, l’auteur nous offre évidemment moult personnages nouveaux mais on retrouve aussi quelques figures déjà plus ou moins connues des lecteurs de la série principale, et c’est forcément un plaisir de les retrouver – au moins pour bien les détester dans certains cas.
Avec Return of the Crimson Guard, Esslemont monte en puissance dans son implication dans la mise en œuvre de l’univers malazéen. Et il nous livre un roman qui fait un bon complément à la série principale, notamment pour ceux qui voulait creuser un peu le devenir de certains personnages. A priori, cet ouvrage devrait aussi avoir quelques conséquences sur la série principale. Je suis d’ailleurs curieux de voir comment ces événements seront évoqués par la suite chez Erikson. La prochaine lecture de Toll the Hounds m’éclairera peut-être un peu à ce sujet. Avant de revenir probablement chez Esslemont avec Stonewielder.
Return of the Crimson Guard
de Ian C. Esslemont
illustration de Steve Stone
éditions Bantam / Tor
environ 700 pages (grand format) environ 800 pages (poche)