Mark Lawrence est probablement l’un des auteurs de fantasy qui m’a le plus emballé ces dernières années. J’ai trouvé que sa trilogie de l’Empire brisé gagnait en qualité et en intérêt à chaque nouveau volume et je me suis donc lancé avec enthousiasme dans sa nouvelle série avec Le prince des fous. Ce début de nouvelle série étant bien passé, la lecture du volume suivant, La clé du menteur, était évidente.
On retrouve donc Jalan et Snorri, quelques temps après la fin du premier volume. Les deux hommes vivotent tranquillement dans une petit ville nordique et Jalan s’est plutôt bien adapté à sa nouvelle situation. Mais les ennuis ne sont jamais loin et finissent par rattraper le prince rougemarquais qui doit donc mettre précipitamment les voiles et repartir à l’aventure. Toujours accompagné de Snorri. Les puissances qui règnent sur ce monde ne semble pas en avoir fini avec les deux hommes.
Le récit est toujours majoritairement raconté par Jalan, qui cache bien peu de ses défauts et des catastrophes qu’il déclenche, mais s’en justifie toujours avec un certain aplomb. Le prince des fous racontait en grande partie un voyage vers le nord. On fait cette fois le parcours plus ou moins inverse. Snorri a toujours une quête personnelle à accomplir, le sort qui pèse sur les deux hommes les empêchent toujours de trop s’éloigner l’un de l’autre. De toute façon Jalan récolte les ennuis suffisamment vite pour trouver une justification personnelle et forcément égoïste à ces déplacements.
J’aime toujours le ton employé par ce personnage, assez roublard et qui ne se cache pas de sa lâcheté. Au fond, Jalan est très humain comme personnage et bien qu’il soit parfois exaspérant d’égocentrisme, je ne peux pas m’empêcher de l’apprécier. De son côté, Snorri m’étonne toujours un peu par la foi qu’il place en son compagnon de (més)aventures. On goutera encore un peu à l’histoire de son côté, avec intérêt. Lawrence propose aussi une plongée dans les racines de Jalan et son passé familial. Et de la même façon que dans sa trilogie de l’Empire brisé, des drames jusqu’ici cachés refont surface et éclairent avec intérêt les événements et les personnalités.
Au cinquième volume d’exploration de cet univers, je trouve toujours de l’intérêt à la façon dont l’auteur nous décrit ce futur post-apocalyptique et à la manière dont il utilise des éléments que nous connaissons en les passant par le filtre d’une société qui interprète son monde par le biais de la magie plutôt que de la technologie. Lawrence n’est pas le premier à faire ce choix mais l’interprétation qu’il en livre est très satisfaisante.
J’ai lu La clé du menteur aussi rapidement que Le prince des fous et avec autant de plaisir. Je ne tarderai pas trop à m’occuper du troisième et dernier volume de cette trilogie. Après cinq volumes, je constate que Mark Lawrence aura vraiment été une bonne découverte de ces dernières années. Je croise les doigts pour qu’il continue de livrer d’aussi bons bouquins dans les prochaines années.
La clé du menteur (The Liar’s Key)
de Mark Lawrence
traduit par Claire Kreutzberger
illustration de Victor Manuel Leza Moreno
éditions Bragelonne
501 pages (grand format)
disponible en numérique chez 7switch