Continuant ma lecture de la série des Princes marchands de Charles Stross, j’ai décidé de regrouper les deux volumes suivants en une seule chronique. Ces troisième et quatrième romans correspondant dans le projet initial de l’auteur à un seul roman (le deuxième d’une trilogie qui finit en six volumes), je pense qu’il est cohérent d’agir ainsi. D’autant plus que depuis, la série a été réédité dans sa langue d’origine sous la forme initialement voulue par l’auteur (avec quelques remaniements du texte). Ces deux romans n’en forment donc plus qu’un en anglais.
Le retour de Miriam Beckstein au sein de sa famille a fait des vagues, d’autant plus que la jeune femme n’était pas décidée à se contenter de jouer les potiches et a commencé à créer sa propre branche d’activités entre les mondes. Mais ses initiatives ne sont pas du gout de tous et sa famille a décidé de la reprendre en main et de lui inculquer quelques valeurs. Pendant ce temps, des agences américaines comprenant l’existence de ces mondes parallèles décident d’utiliser Mike Fleming, un ex de Miriam, pour rentrer en contact avec elle.
Bien qu’il se soit passé un long moment entre ma lecture du roman précédent et ces deux volumes, j’ai rapidement retrouvé mes marques dans cet univers. Les trois mondes que proposent Stross se différencient assez bien et je n’ai pas eu de mal à situer l’action. La palette de personnages s’est sensiblement étoffée depuis le début de la série ce qui fait que le nombre de fils narratifs augmente légèrement, tout en restant assez limité. Du côté de Miriam, on constate qu’elle continue d’avoir des problèmes parce qu’elle est une femme et qu’elle n’accepte pas les règles de la société patriarcale qui la considère comme sienne.
J’aimais bien le point de départ de cette série et je trouve que la façon dont Stross la développe me séduit vraiment. La question des échanges économiques entre des mondes parallèles est intéressante et Stross s’intéresse aussi aux problèmes politiques qu’une telle situation peut provoquer. C’est d’ailleurs un plaisir de voir que les agences gouvernementales américaines font partie de l’histoire et bien évidemment, ces acteurs ne comptent pas rester en marge des événements. Cette approche qui consiste à ne pas oublier la branche politique est plaisante. D’autant plus que l’on voit que les choses ne sont pas tellement plus simples du côté du Gruinmarkt, voire de la Nouvelle-Bretagne.
La plume de Stross est toujours aussi agréable à lire et bien que le volume de texte cumulé des deux volumes soit assez important j’en suis arrivé a bout assez rapidement. C’est assez riche en événements et la situation évolue beaucoup entre le début de Famille & Cie et la fin de La guerre des familles. Le plus gros problème réside dans la fin de ce quatrième épisode (qui est la fin du 2e roman dans le découpage actuel) : peu de choses sont résolues et il faut clairement lire la suite pour bien en profiter. Et là, pour les lecteurs francophones, c’est le drame puisque la fin de cette série n’a pas été traduite en français.
J’ai apprécié la suite de cette série des Princes marchands. Les rebondissements que proposent Stross forment une intrigue qui m’entraîne avec facilité et les idées qu’ils explorent éveillent mon intérêt. La série s’arrêtant là en français, je vais passer à l’anglais pour la suite, de préférence sous la nouvelle forme de trilogie. Il me reste donc un livre à lire pour terminer cette série. Avant d’entamer la nouvelle trilogie dans le même univers que l’auteur a commencé à publier cette année.
Famille & Cie/La guerre des familles (The Traders’ War)
de Charles Stross
traduits par Patrick Dusoulier
illustrations de Jackie Paternoster/Alain Brion
éditions Robert Laffont/Livre de poche
360 & 384 pages (grand format) 459 & 522 pages (poche)