Le dernier roman de Stephen Baxter que j’ai lu, Proxima, m’avait bien emballé. Comme souvent avec l’auteur, j’ai fait un voyage que je n’avais pas complètement anticipé et les surprises étaient les bienvenues. De plus, la fin de ce roman ajoutait un mystère supplémentaire qui m’a évidemment incité à lire sans trop tarder le volume suivant : Ultima.
On retrouve nos protagonistes quelques années après la fin de Proxima, alors qu’ils sont à bord d’un vaisseau romain de retour vers le système solaire. L’auteur revient ensuite sur les événements qui font le lien avec la fin du volume précédent. Puis l’intrigue continue au-delà de ce point de départ pour aller bien plus loin.
Proxima a montré une fois de plus que Baxter est capable d’aller bien au-delà de ce que le début de l’intrigue pourrait laisser penser. Ultima confirme ce fait puisque l’auteur propose de continuer l’exploration de son univers et semble ne pas connaître de limite. De Singularité et Accrétion à Proxima en passant par Temps, Les vaisseaux du temps ou Évolution, Baxter entraîne souvent son lecteur vers des territoires inexplorés et plein de surprises. Un peu comme si l’univers qui nous entoure avait bien plus à offrir qu’on ne le demande. C’est une des choses que j’apprécie beaucoup chez cet auteur et une nouvelle fois, je n’ai pas été déçu.
On continue le voyage avec quelques-uns des personnages du premier volume et on fait donc la connaissance de nouveaux protagonistes. Ce n’est pas le point fort de l’auteur et ce n’est pas ce roman qui me fera mentir à ce sujet. Néanmoins, les « naufragés » de l’épisode précédent gagne un peu en intérêt, du fait de leur statut un peu particulier.
Ultima est l’occasion pour Baxter de se replonger un peu dans l’empire romain. Certes, pas dans la version que nous connaissons dans notre antiquité mais dans une version qui aurait vécu suffisamment longtemps pour se lancer dans la colonisation du système solaire. L’occasion pour lui de conjuguer deux éléments qu’il semble apprécier : l’empire romain (notamment dans Coalescence) et l’uchronie. L’univers parallèle qu’il décrit a un côté un peu simpliste, puisqu’il est dominé par trois grandes entités, mais l’équilibre entre ces trois empires semble assez délicat.
Tout comme dans l’autre moitié de ce diptyque, Baxter ne perd pas trop son temps et l’intrigue avance régulièrement de plusieurs années. Et de la même façon, il aurait pu allonger ad nauseum son ouvrage de plusieurs centaines de pages en multipliant les péripéties. Ceci étant, bien qu’il reste à peu près « concentré » sur sa trame première, Baxter produit tout de même un volume de texte qui n’est pas mince. En tout cas, il continue de m’épater puisqu’il finit toujours par proposer une idée étonnante. Seconde moitié de diptyque oblige, on obtient la réponse à quelques questions de Proxima, y compris un ou deux trucs que j’avais un peu occulté et qui sont revenus se manifester à la fin. Preuve que Baxter ne perd jamais réellement le fil de son intrigue et que dès le début il sait où il veut amener son lecteur. C’est un peu ce qui fait la magie de sa plume. L’opposition Proxima/Ultima m’a rappelé l’univers de Fondation, d’Isaac Asimov. Ce qui me fait d’ailleurs un bon prétexte pour relire cette série un jour prochain.
Avec Ultima, Stephen Baxter conclu de façon satisfaisante le diptyque entamé avec Proxima. On y retrouve les forces et aussi les faiblesses caractéristiques de l’auteur. Ce diptyque n’est pas sa meilleure œuvre mais cela constitue quand même un bon ouvrage de SF dont le principal défaut est en fin de compte de ne pas être disponible en français.
Ultima
de Stephen Baxter
éditions Gollancz / Ace
Environ 500 pages (grand format et poche)