Moi qui lis assez peu de SF francophone et qui ai encore plus de mal à en être satisfait, j’avais été assez agréablement surpris par le premier volume de la trilogie Quantex de Ludovic Albar. J’ai donc décidé de poursuivre l’entreprise et je me suis lancé dans le deuxième volume, intitulé La révolte des ombres.
La guerre déchire le système solaire. La révolte contre les immortels éclate au grand jour sur Terre alors que Mars sombre dans la dictature militaire, pendant que les flottes s’affrontent à travers tout le système. Et pendant ce temps, le réseau Quantex connaît de plus en plus de défaillances.
J’ai bien du laisser s’écouler un an depuis la lecture du premier volume et j’ai replongé assez facilement dans l’univers de Quantex. Le livre se lit aussi rapidement que le précédent et les choses avancent assez vite. L’univers reste intéressant et toujours assez riche. Ce que l’on mesure d’autant plus dans la façon dont la guerre se déclenche puis évolue. Le conflit n’oppose pas deux blocs monolithiques et les alliances ne sont pas statiques. Chaque entité (et par extension personnage) a ses propres buts et certains n’hésitent pas à modifier les termes de l’accord qui les lient à d’autres. Sur ce plan, c’est assez agréable à lire.
On retrouve un peu les défauts du premier volume, notamment les personnages un peu trop stéréotypés par moment. L’autre chose qui me chagrine un peu, c’est le côté pouvoir psy et prophétie. Je trouve d’une part que ces éléments peinent un peu à s’intégrer au reste tout en donnant un côté assez cliché et en réalité pas surprenant à l’ensemble. Alors que d’autre part le récit aurait très bien pu s’en passer. J’attends de voir comment l’histoire se conclura dans le dernier volume mais pour l’instant je pense que faire l’impasse sur ces éléments n’aurait pas été un mal. J’ai la sensation que l’auteur a trop voulu s’inspirer de Dune et s’est senti obligé d’y intégrer la prophétie de rigueur et les pouvoirs psys qui vont avec. Ceci étant additionné d’un côté romance un peu gnangnan par moment, ça a vraiment le goût de l’ingrédient de trop.
On a aussi, tout comme dans le premier volume et je suppose que le troisième n’y échappera pas, un chapitrage trop rigide. L’auteur semble se contraindre à ne pas dépasser dix pages pour un chapitre et souvent nettement moins, tout en changeant de point de vue à quasiment tous les chapitres. Cette mécanique fait que l’on trouve parfois des chapitres qui ne donnent l’impression d’être là que pour glisser une rupture entre les deux scènes avec le même point de vue et éviter d’avoir un seul chapitre de vingt pages.
La révolte des ombres est une suite plaisante à lire et qui permet au récit de progresser de façon assez satisfaisante. Les défauts sont toujours là, mais l’univers proposé est toujours aussi intéressant et je suis bien curieux de voir de quelle façon tout cela va se terminer dans le dernier volume : La coexistence.
La révolte des ombres
de Ludovic Albar
illustration de Manchu / David Lecossu
éditions Mnémos
416 pages (grand format) 448 pages (poche)