Après Fondation et Fondation et Empire, c’est au tour de Seconde Fondation de passer par la case relecture. Avec ce volume, j’arrive à la fin de la première partie du cycle. Asimov mit ensuite cet univers de côté pendant quelques décennies avant d’y revenir. Voyons un peu comment les choses se passent avant cette pause.
La Fondation a été mise à terre par le Mulet et le précieux plan Seldon n’est plus qu’un souvenir. Mais le mutant n’est pas tranquille pour autant : la mythique Seconde Fondation lui échappe toujours et il est bien décidé à y mettre bon ordre un jour ou l’autre.
A nouveau, l’ouvrage est découpé en deux récits. Le premier va s’intéresser à la quête du Mulet à la recherche de cette Seconde Fondation dont il avait faillit découvrir l’emplacement à la fin du volume précédent. Dans le second, ce sera cette fois la Première Fondation, remise sur pied, qui tente de débusquer la Seconde. On ne suit cette fois pas de crise Seldon en elle-même, mais le plan du psycho-historien est toujours un élément majeur du récit, notamment par le soucis qu’a la Seconde Fondation de le remettre solidement sur les rails.
Une fois encore, Asimov parvient à proposer quelques personnages qui laissent un souvenir durable. Et si le premier récit introduit Bail Channis, c’est surtout l’héroïne du second qui était restée dans ma mémoire pendant plus de vingt ans. Arcadia Darell est un peu l’archétype de l’ado débrouillarde, pleine d’assurance et d’idées, du genre qui fait régulièrement passer les adultes pour des imbéciles timorés. C’est un vrai plaisir de la voir se mêler des affaires de son père et se lancer à la recherche de la Seconde Fondation.
On voit quelques petites réflexions intéressantes dans ce volume. Par exemple, que peut penser quelqu’un qui est conscient que son esprit a été modifié. Quelle part de lui est toujours d’origine ? Quelles sont parmi ses pensées actuellement celles qui sont le fait de la manipulation et celles qui correspondent à l’esprit d’origine ? Les passages qui mettent en scène les membres de la Seconde Fondation sont aussi assez intéressants de ce point de vue. En particulier tout ce qui concerne son objectif : remettre en place le plan Seldon. Comment manipuler des gens qui ont conscience que cette manipulation peut avoir lieu ?
Tout comme pour les deux précédents volumes, cette relecture s’est faite avec beaucoup de plaisir. Là aussi, il est en plus intéressant de revoir le récit en connaissant par avance sa fin. Dans l’ensemble, ces trois volumes avaient vraiment marqué mon parcours de lecture et près d’un quart de siècle plus tard, j’ai bien retrouvé les éléments qui m’avaient charmé à l’époque et dont je constate qu’ils me plaisent toujours aujourd’hui. Je pense que ce classique d’Asimov a encore de beaux jours devant lui.
Seconde Fondation (Second Fondation)
d’Isaac Asimov
traduction de Pierre Billon & Philippe Gindre
illustration d’Alain Brion
éditions Folio SF
432 pages (poche)
J’ai vraiment adoré ce cycle, même si j’ai une petite préférence pour Fondation I, sans doute l’effet de la découverte et de l’enchantement 🙂