Il y a quelques années, j’ai chroniqué le premier volume d’une nouvelle série de fantasy française : le sang des 7 rois, de Régis Goddyn. Depuis, la série est terminée et les sept volumes sont disponibles. Il est donc largement temps de se pencher sur la suite de ce premier épisode que j’avais bien apprécié.
Orville et Pétrus ont du fuir leur île. De leur côté, Rosa et ses amis tentent d’échapper à leurs poursuivants tout en faisant face à un environnement de plus en plus hostile. De leur côté, les gardiens commencent à dévoiler leurs plans mais aussi leurs dissensions.
Le premier bon point de l’ouvrage, c’est de fournir un résumé de la situation au début. Une pratique que j’ai récemment apprécié aussi chez Mark Lawrence. Un lecteur pouvant laisser passer un long moment entre deux volumes d’une même série, je trouve que ce genre de résumé n’a rien d’accessoire. Et cela évite aussi un peu les remises en contexte parfois maladroites que l’on trouve souvent dans le n-ème volume d’une série.
Le duo Orville-Pétrus est très agréable à suivre. On les voit errer à travers l’archipel, passant d’île en île et faisant la connaissance de leurs habitants. Les deux personnages donnent parfois l’impression de jouer des rôles, perdus sur leur barque au milieux des flots. L’ambiance est différente du côté de Rosa et ses amis. Poursuivis par des soldats, ils doivent braver la faim, la soif, le relief et les éléments pour survivre encore un peu. A côté de ces deux fils narratifs, on suit aussi quelques autres personnages et par leur biais on voit de quelle façon les gardiens sont en train d’avancer leurs pions pour atteindre leur objectif. On voit entre autre la mise en place d’un système génocidaire, qui personnellement m’a un peu fait penser aux Khmers Rouges.
On retrouve bien la même écriture que dans le premier volume, avec parfois l’impression que le récit ne progresse pas beaucoup mais que c’est tellement plaisant à lire que cela importe peu. Et pourtant il se passe beaucoup de choses dans ce tome, tout autant que dans le précédent. J’ai aussi un peu retrouvé cette façon précise et fouillée de présenter certaines choses qui m’évoque un peu K. J. Parker, avec sa manie de démonter les mécanismes et de les analyser.
Avec ce deuxième opus, on est encore bien loin du chemin. Il en reste pour cinq volumes. Mais c’est toujours plaisant à lire, on avance quand même dans l’intrigue, l’univers se complexifie et l’auteur réserve même quelques surprises. De quoi donner envie de poursuivre l’aventure et se lancer dans le troisième volume.
Le sang des 7 rois, livre 2
de Régis Goddyn
illustration de Yann Tisseron
éditions L’Atalante
408 pages (moyen format)
Disponible en numérique chez 7switch