Début 2015, les éditions du Bélial se sont engagées dans un pari un peu audacieux : la publication d’une tétralogie française, intitulée Origines. Les trois premiers volumes (Le château des millions d’années, Le marteau de Thor, Club Uranium) m’ont bien plu et à l’automne de l’année dernière sortait le volet final, Le crépuscule des dieux. Alors, Stéphane Przybylski a-t-il réussi à maintenir la qualité jusqu’au bout et la fin est-elle à la hauteur de mes attentes ?
Ce dernier volume débute en décembre 2017 avant de repartir dans le passé. On verra alors comment Heydrich a pu survivre à la tentative d’assassinat dont il a fait l’objet ainsi que la façon dont les choses ont évolué pendant la fin de la guerre puis pendant les décennies qui ont suivi.
Stéphane Przybylski fait un sacré bond dans le temps puisqu’une partie de l’action de ce dernier volume se passe fin 2017. J’avoue que je ne m’attendais pas à voir les choses aller si loin. Sur ce plan, cette tétralogie aura largement dépassé mes attentes, puisque je m’attendais à une histoire qui se cantonne à la période de la seconde guerre mondiale.
Le récit se fait toujours en plusieurs époques en parallèle, avec des sauts de temps assez fréquents. De ce côté, ce n’est pas plus difficile à suivre que dans les volumes précédents. On a assez peu de nouveaux personnages, ce qui n’est pas un mal puisqu’il est justement temps de voir comment se termine l’histoire pour un certain nombre d’entre eux. Car ce dernier volume est justement celui où l’auteur scelle le destin de divers protagonistes. Et le temps est venu du “nettoyage”.
Stéphane Przybylski a offert un certain nombre de surprises dans les précédents épisodes et ce dernier tome n’y fait pas exception. Toutes les manipulations n’ont pas encore été mises à jour. J’apprécie aussi que, tout du long de sa série, Przybylski a su dessiner des camps qui n’ont rien d’homogènes. Bien au contraire, chaque personnage a ses ambitions et plus d’un n’hésite pas à jouer contre son camp quand il/elle pense que cela est dans son intérêt personnel.
Avec Le crépuscule des dieux, Stéphane Przybylski termine de façon plutôt satisfaisante sa tétralogie Origines. J’ai l’impression que l’on a du mal à utiliser correctement le thème du “ils sont parmi nous” dans la littérature de SF, peut-être en partie à cause de la mauvaise image de l’ufologie. En mélangeant ce thème avec les nazis et plus généralement la seconde guerre mondiale, Przybylski a pris un risque que je trouve payant. La fin ouvre une perspective sur un avenir dans lequel l’histoire (et l’Histoire) continuera. Et je suis content de voir que le pari qu’a fait le Bélial en se lançant dans un projet probablement des plus ambitieux pour cet éditeur est gagnant.
Le crépuscule des dieux
de Stéphane Przybylski
illustration d’Aurélien Police
éditions Le Bélial
480 pages (format moyen)
Disponible en numérique chez 7switch