Iain M. Banks est surtout connu dans la SF pour son univers de la Culture, dont je finirai bien un jour par parler plus en détail. Par exemple quand je me déciderai à relire cette série. Mais Banks a aussi écrit quelques romans du genre, y compris des space opera, qui n’y sont pas liés. Je fais donc ma première incursion dans la partie SF non Culture de son œuvre avec L’algébriste.
La Mercatoria gère l’équilibre entre les espèces peuplant la galaxie, entre autres par le biais d’un réseau de trous de ver artificiels. Mais lorsque l’un des portail est détruit par des opposants et que le système solaire voisin, sous la férule de l’archimandrite Luseferous, décide d’attaquer, la vieille légende d’un réseau secret de trous de ver contrôlé par une espèce occupant les géantes gazeuses gagne tout de suite en intérêt. Surtout si le jeune Fassin Taak pense avoir trouvé un indice capital à ce sujet.
L’algébriste n’est donc pas un volume de la Culture. On n’y retrouve pas les mentats et leurs noms de vaisseaux délirants, ni toutes les manigances de Circonstances Spéciales. Mais ça reste un roman de Iain M. Banks et ça se voit. J’ai toujours été étonné par les noms que l’auteur était capable de créer, très exotique tout en ayant une certaine cohérence les uns avec les autres. Cet art est toujours présent dans cet ouvrage. J’y retrouve aussi les titres improbables dont Banks affublait certains de ses personnages. La grosse quincaillerie technologique démesurée est toujours de la partie et certaines réalisations ont des échelles de dimension délirantes. J’y reconnais aussi un ouvrage de Banks par la certaine ironie, parfois bien déguisée, qu’il glisse dans l’ouvrage.
Banks propose une civilisation intéressante avec les Habitants. Cette civilisation présente quelques bizarreries que l’auteur met assez bien en scène. Mais cette présentation des Habitants ralentit parfois assez fortement le récit.
Une fois terminé l’ouvrage, j’ai eu la sensation d’une sorte de vaste plaisanterie. Une sensation un peu similaire à celle ressentie après la fin de la trilogie Charognard de K. J. Parker. Personnellement, ça ne m’a pas gêné, mais je ne sais pas si tous les lecteurs seront réceptifs à cet effet.
Avec L’algébriste, Iain M. Banks s’offre une incursion hors de son univers de la Culture tout en restant dans le genre du space opera à grand échelle. L’ouvrage n’est probablement pas au niveau de sa production dans sa série phare, notamment du fait de quelques ralentissements dans l’intrigue. Mais le résultat final est plutôt plaisant, surtout comparé à la majeure partie de la production dans le domaine.
L’algébriste (The Algebraist)
de Iain M. Banks
traduit par Nenad Savic
illustration de Stephan Martiniere (grand format)
éditions Bragelonne / Livre de poche
468 pages (grand format) 792 (poche)
Il me tente bien celui ci. Une fois que j’aurais avancé la culture que je dois aussi lire, bien sur 😛
Du côté de la Culture, il ne me reste que le dernier à lire. Je le laisse trainer depuis des années parce qu’une fois que je l’aurai lu, je n’aurai plus d’inédit dans cet univers. Je pourrai alors entamer une relecture depuis le premier volume. 🙂
Il faut aussi que je tente La plage de verre, qui traine quelque part dans ma bibliothèque.