Il y a quelques chroniques de cela, j’ai parlé du premier volume des Murberbot Diaries de Martha Wells. Cette première novella m’avait fort plu et je comptais bien poursuivre rapidement avec la suite des aventures du droïde de sécurité. Je n’ai donc pas tardé à lire Artificial Condition (Schémas artificiels en français).
On retrouve Murderbot quelque temps après la fin d’All Systems Red. Plus ou moins libéré des contraintes d’une servitude, il évolue incognito au milieu des êtres humains. Mais la vision des actualités va le pousser à quitter la région et le lancer dans une quête personnelle.
J’ai bien apprécié de retrouver Murderbot. Le personnage est toujours amateur de séries télé et mal à l’aise en compagnie d’êtres humains. Cet aspect va d’ailleurs se manifester un peu plus que dans le précédent épisode. Dans All Systems Red, Murderbot devait interagir avec quelques humains qui n’ignoraient cependant pas sa nature artificielle. Cette fois, la plupart de ses interlocuteurs pensent qu’il est humain. Ceci ne va pas aider le personnage à se sentir plus à l’aise puisqu’il va se retrouver en permanence avec la peur d’être démasqué. L’un des points intéressants de cette série est d’ailleurs le biais que les humains ont par rapport à lui : la plupart des bots ayant le visage caché, les humains n’identifient pas comme tel un bot à visage découvert.
Tout comme dans le premier épisode, l’intrigue principal de ce volume n’est pas très originale, mais l’intérêt réside une nouvelle fois dans la nature du narrateur. De ce fait, il n’a pas forcément le même regard sur la situation et des options différentes s’offrent à lui. J’ai aussi apprécié que l’on s’intéresse un peu au passé du personnage. Cet aspect a d’ailleurs presque valeur de quête personnelle pour Murderbot, qui a besoin de savoir ce qu’il s’est réellement passé et quel est sa part de responsabilité dans les événements. Un trait qui le rend très humain en fin de compte. Ce deuxième volume est aussi intéressant grâce à l’un des personnages que rencontre Murderbot : ART. Ce dernier a l’aspect d’un véritable deus ex machina mais la mise en scène de ses interactions avec le narrateur le rend sympathique à voir.
Avec Artificial Condition, Martha Wells offre une suite plaisante aux aventures de Murderbot. L’intrigue principale ne casse pas plus de pattes à un canard que la précédente, mais l’intérêt réside toujours dans le personnage principal et dans ses interactions, tant avec les humains qu’avec ses collègues synthétiques. L’aspect « quête des origines » ajoute un élément intéressant, qui contribue à renforcer l’attachement à Murderbot et à le rendre humain. Je ne tarderai pas trop avant de me lancer dans le troisième volume de la série : Rogue Protocol.
Schémas artificiels (Artificial Condition)
de Martha Wells
traduit par Mathilde Montier
illustration de Pierre Bourgerie
éditions L’Atalante
128 pages (format moyen)
disponible en numérique chez 7switch
Une réflexion sur « Schémas artificiels, de Martha Wells »