Bien que sa traduction française semble à l’arrêt, la série Peter Grant se poursuit en anglais. Après la seconde novella, The October Man, me voici donc arrivé au huitième roman, intitulé False Value. Que réserve ce nouvel épisode à Peter ?
On commence avec un Peter Grant qui passe un entretien d’embauche dans une entreprise de haute technologie. La perspective de devenir père de famille semble l’avoir poussé à chercher un emploi mieux rémunéré. Mais en a-t-il pour autant fini avec la magie ?
Le début de cet épisode m’a un tout petit peu surpris, mais Aaronovitch retombe vite sur ses pieds et tout ça tient en fait bien la route. L’univers de la magie est toujours bien au centre des préoccupations de Peter et on retrouve naturellement la Folly avec ses divers occupants de toutes natures. Et l’on voit avec plaisir tout ça continuer à évoluer.
L’auteur est toujours friand de petites références geek et comme Peter va évoluer dans le milieu des technologies numériques, c’est festival. On mange de tout et notamment du Guide galactique de Douglas Adams par grosses doses. J’aime beaucoup repérer toutes ces références à la culture anglophone (et principalement britannique). Cet environnement professionnel est aussi l’occasion pour Aaronovitch de s’en moquer, notamment des tendances à inventer de nouveaux termes pour définir des postes, des occupations, etc. alors que ces choses n’ont rien de novatrices. Le personnage de Skinner est évidemment un plaisant croisement des figures connues de tech numérique, de Bezos à Musk.
L’auteur va évidemment jouer avec quelques idées pour alimenter son récit et j’avoue avoir été un peu surpris de le voir partir vers des figures comme Ada Lovelace ou Charles Babbage. Mais le résultat est tout à fait satisfaisant. Peter va guider tranquillement le lecteur à travers cette intrigue et les divers éléments historiques et techniques qui s’y rapportent.
J’ai toujours plaisir à retrouver la plume d’Aaronovitch et j’ai lu cet épisode bien rapidement. C’est toujours bien rythmé et j’aime beaucoup les personnages récurrents. L’auteur a aussi réussi à garder un peu de surprise jusqu’au bout, c’est agréable. J’ai aussi trouvé qu’il y avait un petit effet de frôlement avec l’univers de la Laverie de Charles Stross (bien que les deux univers soient fondamentalement incompatibles, empêchant toute idée de crossover entre les deux séries, dixit les auteurs).
Au final, un épisode qui m’a bien plu. Ça se lit avec toujours autant de plaisir. Aaronovitch arrive à élargir encore un peu son univers, sans délaisser tout ce qu’il a déjà développé. Le prochain texte devrait être une troisième novella, What Abigail Did That Summer, mais avant je m’intéresserai peut-être au recueil de nouvelles situées dans le même univers et qui est sorti il y a quelques mois.
False Value
de Ben Aaronovitch
illustration de Stephen Walter
éditions Daw Books
323 pages (poche)