Avec Dancer’s Lament, la série Path to Ascendancy (La voie de l’Ascendance en VF) prenait un bon démarrage. Cependant, le duo de protagonistes était bien loin de sa prise de pouvoir. Voyons un peu ce que propose Ian C. Esslemont dans le deuxième volume : Deadhouse Landing (Le seuil de la maison des morts en VF).
On retrouve donc Wu et Dorion, qui se fait maintenant appelé Dancer, à Malaz City, principale ville de l’île de Malaz. Pour le premier, l’objectif est toujours le même : prendre le pouvoir, sous une forme ou une autre, et l’étendre partout. Pour le second, il s’agit surtout de surveiller son gesticulant comparse et d’assurer leur survie.
Ça fait plaisir de retrouver cet univers et notamment d’être enfin à Malaz City. Là où finalement tout devrait commencer pour de vrai. Mais si Dancer’s Lament se passait à quatre-vingt-dix pour cent dans la cité de Li Heng, cette fois l’intrigue a lieu en différent endroit et même si Malaz City est celui que l’on voit le plus, on va quand même pas mal voyager.
On a un peu le même effet au niveau de la distribution des personnages. Dans le précédent volume, on avait deux ou trois points de vue régulier en plus de celui de Dancer et quelques scènes vues par d’autres personnages. Ici, on a toujours Dancer comme personnage central mais on a aussi quatre ou cinq points de vues alternatifs plus beaucoup d’autres personnages que l’on croise plus ou moins régulièrement. Et dans le lot, on commence à avoir pas mal de protagonistes qui deviendront ensuite des figures plus ou moins connues de l’univers malazéen. J’ai beaucoup apprécié de voir comment tous ces gens se rapprochent petit à petit autour de Dancer et Wu.
Si l’ouvrage est légèrement moins épais que le précédent d’une vingtaine de pages, il pourtant encore plus rempli d’événements et d’action. Car l’établissement du duo infernal dans la ville principale de l’île de Malaz ne se fait pas sans heurt. Tout comme à Li Heng, il y a une autorité officielle et des gens qui contrôlent les bas-fonds. Mais la ville possède aussi quelque chose que n’avait pas Li Heng et qui va radicalement changer le jeu. J’ai vraiment apprécié le rythme de l’ouvrage et je me suis régalé en voyant quelques puissances venir jeter un œil sur ce qu’il se trafique sur cette île mineure.
La magie a aussi une place plus importante dans ce volume. On va d’ailleurs visiter un peu quelques warrens et j’ai beaucoup aimé ces passages. Esslemont rend bien le caractère étranger et intriguant de ces endroits. Je sens vraiment que Meanas et Kurald Emurlahn sont à l’abandon.
Avec ce deuxième volume, Esslemont continue sa série sur l’ascension de Kellanved et Dancer et la constitution de leur empire. C’est toujours bien fourni en action, on a de belles découvertes, le plaisir de retrouver des figures connues et il y a toujours par moment ce souffle de grandeur propre à l’univers malazéen. Et avec les doses d’humour qu’amène notamment l’improbable Wu avec lequel Dancer compose en permanence. Je vais me faire un plaisir de lire le volume suivant, Kellanved’s Reach.
Deadhouse Landing
de Ian C. Esslemont
traduit par Hermine Hémon & Erwan Devos
illustration de Steve Stone
éditions Léha (Bantam)
380 pages (grand format)
disponible en numérique chez 7switch
Une réflexion sur « Le seuil de la maison des morts, de Ian C. Esslemont »