Après quelques années, j’arrive enfin au bout de ma relecture de La Compagnie Noire, de Glen Cook. Après dix romans, c’est la fin d’un petit parcours pour moi et d’un long périple pour les personnages.
Dans ce dixième épisode, on retrouve la plume de Toubib. Après être passé par un peu tous les postes, le vieux briscard reprend la tenue des annales de la compagnie, maintenant placée sous la direction de Roupille.
Ce nouveau volume débute avec une Compagnie Noire installée dans un autre monde. Quelque temps s’est écoulé depuis leur arrivée et on voit rapidement que leur apparition semble avoir bouleversé les équilibres de cette région. La Compagnie a su mettre à profit le temps passé là pour se renforcer, recruter et former. Mais il n’est pas souhaitable d’y rester indéfiniment et il y a toujours deux objectifs : trouver enfin le Khatovar et revenir s’expliquer avec Volesprit.
C’est un plaisir de retrouver Toubib comme narrateur. J’aime beaucoup son côté caustique et on sent bien que la vieillesse et la disparition successive de ses plus vieux compagnons d’aventure l’ont marqué. Il lui en reste peu et l’éventualité de les perdre un jour est clairement une crainte. La chose que j’apprécie beaucoup avec les changements de narrateur de cette série est de voir quel regard porte le/la nouveau/nouvelle narrateur/narratrice sur les écrits de ses prédécesseurs. Et je n’ai pas été déçu à ce niveau, Toubib commentant la prose, mais aussi les actions des différentes personnages qui lui ont succédé à la tête de la compagnie.
Par certains aspects, ce volume a un vrai parfum de fin de série. On sent bien que l’on assiste à la fin d’un monde et d’une époque. L’auteur a prévu un roman qui devrait se passer après, Pitiless Rain, mais la série pourrait tout à fait s’arrêter là sans que ça paraisse incohérent.
Le roman est assez épais et il est vraiment riche en événement. Comme d’habitude, Cook est capable de faire de petits sauts dans le temps lorsqu’il n’y a rien de notable entre deux moments marquants. Les chapitres et les séquences sont toujours relativement courts et l’on n’a pas de bataille qui s’éternise pendant cent cinquante pages. Un rythme que j’apprécie beaucoup.
Cette relecture de La Compagnie Noire se sera donc très bien passée jusqu’au bout. J’ai vraiment pris plaisir à retrouver les personnages et à suivre leurs aventures, à redécouvrir certaines situations et à voir que certains retournements de situation étaient fidèles à ma mémoire. Je vais maintenant probablement devoir passer à l’anglais, puisque Glen Cook a publié il y a quelques années un onzième volume, qui se passe entre La Compagnie Noire et Le Château Noir, et que pour l’instant rien ne semble venir du côté de la VF.
Soldats de pierre (Soldiers Live)
de Glen Cook
traduit par Frank Reichert
illustrations de Didier Graffet / Slava Gerj
éditions L’Atalante / J’ai Lu
384 & 384 pages (format moyen) 416 & 416 pages (poche)