J’ai déjà parlé ici deux ou trois fois de Laurent Genefort et notamment de l’un de ses romans intitulé Omale. Ce dernier avait un cadre un peu particulier et l’auteur l’a réutilisé à plusieurs reprises. Je me suis donc intéressé au deuxième roman se passant dans le même décor, Les conquérants d’Omale.
On retrouve l’intérieur de cette gigantesque structure qu’est Omale, mais plusieurs siècles avant le premier roman. A une époque où les trois espèces que sont l’humanité, les chiles et les hodgqins sont en guerre permanente.
Après un pèlerinage, l’auteur propose cette fois de suivre à un nouveau un petit groupe de personnages, humains, engagés dans une mission qui doit faire basculer le cours du conflit. On retrouve donc une petite mécanique où les différents membres du groupe vont apprendre à se connaitre les uns les autres.
L’objectif de la mission a un côté un peu nébuleux et vu les ordres de grandeur de distance à parcourir et le temps que dure cette mission, j’ai été un peu sceptique sur le fait que ça tienne la route. Cependant, j’ai du admettre qu’à ce niveau-là, l’ensemble était finalement assez cohérent.
Omale est grand, très grand. D’une superficie qui dépasse l’entendement. Et même si les trois espèces en conflit n’en occupent en réalité qu’une minuscule portion, cela fait déjà un terrain de jeu immense. Genefort fait assez bien ressentir cette l’immensité. Il sait aussi bien rendre toute la faune et la flore de cet environnement, avec diverses créations linguistiques qui sonnent plutôt bien. J’apprécie aussi le fait qu’une partie des occupants d’Omale considère purement et simplement que cet endroit est plat et infini.
Le récit démarre avec le point de vue de l’un des membres de l’expédition, mais en cours de route ce point de vue principal va basculer vers celui d’un autre membre de l’équipe. Ceci accompagne une évolution des personnages et j’ai trouvé que ça passait bien, je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite. Dans l’ensemble, on voit bien que ce groupe de personnages, tous marqués par un conflit très dur et interminable, a du plus ou moins de mal à s’adapter à une vie qui ne tourne pas autour de cette guerre sans fin.
Enfin, le récit principal est accompagné par deux autres fils narratifs. Et s’ils sont assez intéressants en eux-mêmes, je n’ai pas trop compris l’utilité de l’un des deux. Autant le premier couvre un événement qui intervient un peu plus tard dans le récit. Autant le second n’a aucune interaction avec le reste de l’intrigue. Ce n’est pas inintéressant en soit, mais ça n’amène rien à l’ouvrage, ce qui est un peu dommage.
Avec Les conquérants d’Omale, Laurent Genefort continue d’explorer un peu son immense structure et propose une autre étape dans son histoire. Sa plume rend l’ouvrage très lisible et ça me donne envie de continuer encore un peu la découverte de cet endroit.
Les conquérants d’Omale in Omale Tome 1
de Laurent Genefort
illustration de Manchu
éditions Denoël / Folio SF
868 pages (format moyen) 1041 pages (poche)