Je n’ai jamais joué à Warhammer ni directement à sa déclinaison Warhammer 40.000. Mais cet univers de SF m’a longtemps intrigué. N’étant pas du tout amateur de figurines, j’ai un peu tâté des jeux vidéos et surtout je me suis un peu intéressé aux romans écrits dans cet univers. Je n’ai eu que l’embarras du choix : il doit y en avoir des centaines. J’en ai donc lu quelques-uns, tous écrits par Dan Abnett qui a la réputation d’être l’un des meilleurs auteurs à écrire dans cet univers. J’ai notamment beaucoup apprécié la série Eisenhorn. Cette trilogie étant suivi d’une autre, la trilogie Ravenor, j’ai décidé de m’y lancer.
Ancien élève d’Eisenhorn, Gideon Ravenor a fini par accéder lui aussi au statut d’inquisiteur et dirige sa propre équipe, qui comprend d’ailleurs certains membres de celle de son mentor. Et tout ce petit monde se retrouve sur Eustis Majoris à enquêter sur une nouvelle drogue qui fait des ravages.
Si les livres de la trilogie précédente étaient écrits à la première personne par Gregor Eisenhorn, on a cette fois une multiplicité de point de vue dont seul celui de Ravenor est à la première personne. Ceci permet de mieux pénétrer dans la pensée des membres de son équipe et de s’y attacher un peu plus.
L’intrigue proposée va bien sûr aller plus loin qu’un banal trafic de stupéfiant et Ravenor et son équipe font affronter une véritable menace contre l’empire et l’ordre qu’ils servent. L’histoire est bien rythmée, on a son lot de scènes d’action dynamiques, de révélations ou de découvertes qui inquiètent les personnages, etc. Ravenor lui-même est intéressant, par sa situation : suite aux séquelles de blessures graves, il est confiné dans un support flottant et agit beaucoup par le biais de ses pouvoirs psys, pouvant même prendre le contrôle d’autrui.
L’univers de Warhammer 40.000 ne fait pas rêver. C’est un monde en guerre permanente sur une échelle dépassant l’entendement. Mais c’est aussi un univers dans lequel la vie est difficile derrière le front. La société que dépeint Dan Abnett sur Eustis Majoris est un cauchemar de pollution et d’ordre social écrasant. Ceux qui sont en bas de l’échelle n’ont pas d’autres perspectives que de subir pauvreté, travail harassant et environnement toxique. Le reste de l’univers n’est pas plus enthousiasmant, les dangers sont partout. Ce cadre ne donne pas envie d’y vivre, mais ça fait un bon décor pour l’histoire que l’auteur raconte.
Ce premier volume centré sur Ravenor est une bonne mécanique. L’auteur semble maîtriser l’univers dans lequel évoluent les personnages. Il propose une intrigue avec son lot de rebondissement, de révélation et sa dose d’action bien écrite. Et des personnages intéressants, Ravenor n’étant pas le moindre d’entre eux, dont on suit les pérégrinations avec plaisir. Je n’aurai donc aucun mal à continuer cette trilogie.
Ravenor – Rencontres (Ravenor)
de Dan Abnett
traduit par Nathalie Huet
éditions Black Library France
460 pages (format moyen)