Il y a peu, j’ai parlé ici du jeu Jedi : Fallen Order ainsi que du roman qui lui fait suite, Jedi : Battle Scars. Je me suis ensuite lancé dans le jeu suivant, Jedi : Survivor et l’ayant terminé je peux enfin en dire quelque chose.
On retrouve Cal Kestis, cinq ans après la fin du jeu précédent, en pleine galère sur Coruscant. Les ennuis le suivent partout et il va falloir l’aider à se sortir d’affaire avant de voir démarrer pour lui une nouvelle quête.
Dès le jingle studio, dont j’adore les quelques notes de musique, j’ai replongé dans cet univers et ses personnages. Le jeu propose un récapitulatif du précédent, que j’ai trouvé fort bien fait. Et ensuite, plongée dans cette nouvelle aventure, avec une transition inattendue mais appréciée entre le menu et le début du jeu. Après un petit parcours narratif avec Cal où l’on se contente de suivre quelques personnages en discutant, l’action démarre vraiment. On retrouve la logique de présentation des capacités par le biais d’obstacles à franchir et la prise en main se fait sans soucis.
J’ai tout de suite retrouvé les marqueurs dans le début de cet épisode : BD-1 pour nous assister, double saut, course sur les murs, progression dans des couloirs plus ou moins visibles avec toujours derrière un décor de fond sympathique à regarder, points de méditation/sauvegarde, etc. Assez logiquement, on démarre le jeu avec une palette de pouvoir plus élargie, ne faisant pas retourner le personnage à son niveau « zéro ».
Le jeu va aussi amener des nouveautés. Non seulement on dispose de plus de pouvoirs à acquérir et de possibilités d’utilisation du sabre-laser, mais on va aussi expérimenter quelques séquences en collaboration avec un autre personnage, tester quelques montures, apprendre à utiliser un blaster, etc. Le studio a clairement essayé de faire évoluer un peu le gameplay sans trop s’éloigner de la formule connue dans le premier épisode. Et si on retrouve toute une galaxie de coffres enfermant des éléments cosmétiques, certains contiennent des éléments vraiment intéressants : quelques avantages à équiper et toujours les stims pour améliorer ses chances de survie. L’une des améliorations appréciables concernent les bonus de force et de santé : il n’est plus besoin d’en trouver trois d’un même type, chaque bonus fait directement monter la jauge concernée.
On retrouve aussi la mécanique de progression dans des « couloirs » plus ou moins visibles, avec régulièrement des formes de raccourci qui se débloquent pour permettre de revenir plus facilement sur un endroit déjà visité. Mais le jeu tente d’aller un peu plus loin, puisque deux des planètes offrent des zones un peu plus large. Respawn tente manifestement de s’approcher des terres du monde ouvert. Jedi : Survivor n’y est pas encore vraiment, la majeure partie du jeu se fait encore en vrai-faux couloir. Mais on retrouve quand même des ingrédients de ce type de jeu : ressources à collecter, zones à découvrir, quêtes secondaires, etc. Tout cela est cependant parfois balbutiant. Par exemple, s’il y a un certain nombre de personnages nommés, dont certains fournissent des quêtes secondaires sous forme de rumeur, d’autres fournisseurs sont simplement identifiés comme « prospecteur/rice ». C’est un peu dommage. Et une partie des quêtes sont vraiment assez lambda, même si certaines proposent quelques trucs intéressants à collecter après la résolution de quelques puzzles.
L’un des points qui m’a un temps déçu dans le jeu est le faible nombre de planètes que l’on visite. Je ne suis même pas sur qu’il y en ait autant que dans le premier opus. Cependant, cette déception est largement contrebalancée par la richesse des environnements que propose la planète principale. En fait, on a suffisamment de zones différentes à y explorer pour avoir la sensation de se promener sur plusieurs mondes différents. Ainsi, on aura une planète qui ne soit pas complètement mono-environnementale, soit une exception assez rare dans l’univers Star Wars.
Pour moi, l’une des grandes forces de Fallen Order tenait dans ses personnages et leurs interactions. Le trio Cal / Cere / Greez, additionné de BD-1 puis de Merrin. Et ça fonctionne à nouveau dans cet opus. Le temps a passé entre les deux jeux et les relations entre les protagonistes sont différentes. Tous ont évolué, changé et je trouve que c’est une bonne chose. J’y ai d’ailleurs vu la cohérence avec le roman Battle Scars qui se passe entre les deux et montrent bien comment on en arrive à la situation de départ de ce jeu. Les nouveaux personnages introduits sont plus ou moins intéressants et s’ils n’atteignent pas le niveau du quatuor principal, j’avoue avoir développer une certaine affection pour la plupart des clients du Pyloon Saloon. Ces derniers offrent un peu le même type d’interaction que ceux que l’on avait avec l’équipage du Mantis dans le premier épisode : une série de petits dialogues à activer entre deux évolutions de l’intrigue principale. Parfois des choses très anecdotiques mais plaisantes à écouter, comme les parfois improbables discussions avec Zed à la gestuelle amusante.
Le fil rouge de cet épisode est intéressant et si certains passages de l’intrigue sont prévisibles très en amont, ils sont bien à avoir arriver parce qu’ils sont bien réalisés et que certains événements font vraiment mal. Et puis j’ai aussi vu quelques surprises auxquelles je ne m’attendais pas du tout. Le jeu offre quelques séquences vraiment inédites par rapport au premier. Ainsi qu’une scène de retrouvaille inattendue et que j’ai trouvé très bien faite.
Le jeu a son lot de défaut. Tout comme le premier, le gameplay des combats m’a parfois un peu gêné, j’ai toujours quelques problèmes d’esquive face à certains types d’adversaires. La tentative de monde semi-ouvert n’est clairement pas aboutie et demanderait encore pas mal de boulot pour être au niveau de ce que l’on peut trouver dans les AAA du marché actuel. On sent le côté remplissage de carte avec des coffres à cosmétique et diverses bricoles. Et pourtant, j’ai eu l’envie d’explorer toute la carte. Parce qu’il y a quand même quelques trucs sympas à faire scanner à BD-1. Parce que certains puzzles sont sympathiques à résoudre. Et parce que c’est souvent rigolo d’entendre les adversaires discuter entre eux avant de leur tomber dessus, en particulier les droïdes B1 et leur sempiternel « roger ! roger ! » ainsi que leur capacité à foirer régulièrement les lancers de grenade.
Bref, Jedi : Survivor est une suite qui m’a beaucoup plu. J’y ai retrouvé l’essentiel de ce que j’aimais dans Fallen Order, agrémenté de quelques nouveautés assez intéressantes. Le jeu est toujours loin d’être parfois et je trouve que l’aspect monde semi-ouvert sent vraiment le studio en train de découvrir ce principe et d’en tester le fonctionnement. Mais rien qu’y n’ait vraiment diminuer mon plaisir à faire ce jeu de bout en bout et à en trouver la grande majorité des objets et résoudre quasiment tous les puzzles. Le jeu propose même quelques trésors qui ne sont trouvables qu’une fois l’intrigue principale terminée. Tout ceci m’a occupé une grosse quarantaine d’heures. J’espère que Respawn a encore quelques idées en tête et proposera un troisième épisode aux aventures de Cal Kestis, j’y jouerai avec grand plaisir.
Star Wars – Jedi : Survivor
développé par Respawn Entertainment
édité par Electronic Arts
disponible sur PC, XBOX One/Series, PS4/5