Comme tous les autres genres de jeux, les point-and-click n’échappe pas au phénomène des suites et des séries. Nous avons ainsi fait plusieurs séries de ce genre, comme les Monkey Island. Et parmi ces séries, il y a Deponia. Une série dont le troisième opus Goodbye Deponia laissait penser qu’elle touchait à sa fin. C’était sans compter sur l’inventivité du studio qui a tenté un tour de passe-passe pour produire un quatrième épisode. Était-ce une bonne idée ?
Le jeu commence par un prologue, où l’on retrouve un Rufus bien changé dans un monde lui aussi assez différent et pas franchement en bonne voie. Cette séquence de jeu sert de didacticiel pour apprendre à utiliser le jeu, ce qui n’a rien de compliqué pour toute personne habituée aux point-and-click. Elle permet aussi de lancer une intrigue qui va ramener Rufus avant le début du premier jeu.
La trouvaille des scénaristes pour permettre ce nouvel épisode est intéressante : le voyage dans le temps. Rufus revient donc à la case départ et même un petit peu avant. C’est l’occasion de retrouver tous les membres de sa communauté et de voir comment agir pour que les choses se passent différemment… ou pas. Car il n’est pas facile d’aller contre le destin, surtout lorsqu’il s’agit d’empêcher une pile de verres de finir en miette. L’intrigue utilise assez bien cet aspect rectification temporelle, d’autant plus que certaines parties du jeu vont être faites plusieurs fois : il faut arriver à trouver les bons éléments et les bonnes informations pour rompre la boucle temporelle.
Rufus est égal à lui-même : toujours persuadé d’être le centre du monde, que les autres sont surtout un moyen pour parvenir à ses fins, qu’il est capable de tout bricoler de façon géniale, etc. Ses relations avec ses voisins sont donc parfois assez tendues. Sans parler de sa belle-mère. Les autres personnages ne sont pas en reste et on va croiser une belle brochettes d’individus plus improbables les uns que les autres.
Le jeu a évidemment son lot de problèmes à contourner en faisant usage d’un certain nombre d’objets qui seront parfois à assembler avec une belle créativité. Il nous est parfois arrivé de coincer un peu mais dans l’ensemble la « logique » propre à Rufus se trouve sans trop batailler.
L’intrigue a de sacrés méandres. Les questions temporelles ne sont pas toujours simples à suivre et ce dernier Deponia finit par placer la barre vraiment haut. Le fait que l’on agisse soi-même, en tant que joueur, sur cet aspect temporel n’y est peut-être pas pour rien. Le jeu s’amuse aussi avec l’idée de fin satisfaisante ou pas, et pour qui ?
Ce dernier Deponia, qui cette fois devrait bien le rester, conclu l’ensemble de façon globalement satisfaisante. La durée de jeu est très correcte pour un point & click et on aura eu l’occasion de croiser pas mal de personnages, de déambuler dans des lieux parfois changeants (machins temporels oblige) et d’essayer de réfléchir un peu de façon non linéaire. Cette série aura été globalement plaisante et Rufus et ses absurdités me manqueront sans doute un peu dans les prochains point & click.
Deponia Doomsday
développé par Daedalic Entertainment
édité par Daedalic Entertainment
disponible sur Windows, Linux, Mac OS, XBox One/X/S, PS 4, Switch