J’avais annoncé récemment que j’allais peut-être chroniquer ici des films en plus des séries télé. C’est donc maintenant chose faite. Et pour commencer cette nouvelle catégorie de chronique, je commence avec l’un des derniers films en date de Guy Ritchie. L’arrivée d’une série télé du même nom sur un réseau de streaming a attiré mon attention. Découvrant qu’elle était dérivé d’un film éponyme et que ce dernier était réalisé par Ritchie, j’ai constaté que cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu un film de sa part. Le long-métrage étant présenté comme étant plus ou moins dans la lignée de Arnaques, Crimes et Botanique et Snatch, cela éveilla d’autant plus ma curiosité. Je décidais donc de le regarder, avant éventuellement de me pencher sur la série qui y est liée.
Mickey Pearson a beau être né américain, les vicissitudes de l’existence ont fini par l’amener à devenir l’un des barons de la drogue du Royaume-Uni. Une situation conquise de haute lutte, pourvoyeuse de richesse mais aussi de tension et danger. D’ailleurs, Pearson est tué en préambule du film. Un journaliste d’investigation avec quelques ambitions financières va nous expliquer comment on en arrive là.
J’ai assez rapidement retrouvé des éléments qui m’ont rappelé les deux films cité en introduction et que j’y appréciais. Des scènes de présentation de personnages qui ressemblent parfois à des tableaux, des séquences expédiées avec un montage assez rapide, toute une ribambelle de personnages à plusieurs niveaux de l’écosystème criminel, des plans qui s’entremêlent, quelques fragments d’intrigue un peu dans le désordre mais qui finissent par prendre un sens, etc. Alors, j’ai trouvé que c’était plus sage que dans Snatch ou dans Arnaques… mais avec aussi un côté un peu plus reposant et de ce point de vue je trouve ça fort satisfaisant.
La distribution est intéressante. Matthew McConaughey interprète un Mickey Pearson qui ne tolère pas qu’on lui marche sur les pieds mais qui respecte les règles de son jeu. Charlie Hunnam joue très bien l’assistant agacé par le journaliste / maître-chanteur rasoir. Et le reste de la distribution est à l’avenant. Avec deux mentions spéciales pour moi. D’abord Colin Farrell qui joue bien de l’accent et qui porte des tenues improbables. Il faudrait me payer pour oser revêtir des trucs pareils. Et ensuite Hugh Grant, délicieux dans le rôle du journaliste qui tente de tout nous expliquer tout en essayant de faire du chantage, en se prenant à moitié pour un metteur en scène. On a d’ailleurs l’occasion d’une ou deux mises en abîme assez savoureuses.
L’ambiance sonore est agréable, avec quelques chansons qui passent assez bien, notamment celle du générique d’ouverture, Cumberland Gap dans une version interprétée par David Rawlings & Gillian Welch. Les tiroirs de l’intrigue s’ouvrent et se ferment avec un bon rythme et si les retournements de situation sont attendus, il est toujours un peu difficile de deviner par avance à quel moment le dé va s’arrêter de rouler.
The Gentlemen est un film imparfait et, pour moi, clairement en-dessous des premiers Guy Ritchie. Mais j’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver sa patte, une distribution fort agréable, quelques scènes improbables, une intrigue un peu tortueuse et pas toujours linéaire, etc. Et tout ça sans dépasser les deux heures, ce qui semble parfois presque un exploit de nos jours. Bref, j’ai passé un bon moment et il n’est pas impossible que je revois ce film si l’occasion se présente.
The Gentlemen
un film de Guy Ritchie
avec Matthew McConaughey, Charlie Hunnam, Michelle Dockery, Hugh Grant, Jeremy Strong, Colin Farrell
1h53