Je n’en ai pas parlé ici parce que je ne chroniquais pas encore mes lectures historiques à l’époque, mais il y a quelques années les éditions Passés composés ont publié une Infographie de la Seconde Guerre Mondiale qui m’avait fait une très bonne impression. Et qui semblait aussi s’être fort bien vendu puisque l’éditeur a depuis exploité le filon avec plusieurs ouvrages dans la même veine, sur différentes périodes historiques. J’en ai acquis certains et le moment est venu de puiser enfin dans cette partie de ma pile-à-lire.
Le principe de l’infographie est de retranscrire des informations sous une forme visuel, généralement en utilisant des cartes, des tableaux, des graphiques, des schémas, etc. C’est un véritable métier et c’est pourquoi les ouvrages de cette série conjugue un spécialiste de la représentation de données avec un ou plusieurs spécialistes de la période historique concernée.
L’introduction de l’ouvrage est très intéressante. Pas seulement parce que les auteurs présentent le plan de l’ouvrage mais surtout par la définition des limites de ce dernier. On ne peut représenter que des données dont on dispose. Or, il y a des périodes et des sujets concernant la Rome antique sur lesquels les historien-nes en sont réduits aux conjectures.
L’ouvrage s’intéresse d’abord aux territoires et populations de l’empire. On y voit l’évolution de la simple cité jusqu’à l’empire bordant entièrement la Méditerranée. La répartition de sa population, l’organisation de la cité elle-même, les statuts juridiques des habitants, les structures sociales, etc. C’est l’occasion d’un petit éclairage sur le statut des esclaves. Et de voir d’intéressantes évolutions au niveau de la démographie des différentes régions de l’empire.
La deuxième partie concerne le système politique, l’empereur, la religion et l’économie. C’est l’occasion de voir que l’organisation politique était tout sauf simple et un bon schéma n’est pas de trop pour s’y retrouver. La section sur les empereurs contient naturellement quelques arbres généalogiques qui donnent parfois aussi l’impression qu’il faut un peu d’aspirine pour y voir clair. Ainsi qu’une belle frise chronologique des différents règnes. Cette dernière est accompagnée d’un petit schéma sur la façon dont sont morts les empereurs, qui montre que cette position était loin d’être facile à conserver. La section sur la religion est très intéressante, parce qu’elle rappelle que les dieux romains ne son pas des simples décalques des dieux grecs, comme on le dit parfois un peu trop facilement. On voit aussi les différentes divinités venues d’ailleurs qui sont intégrées, comme Isis ou Mithra. Enfin l’économie parle notamment des joies de la dépréciation des monnaies ou des flux de céréales vitaux pour la cité.
Enfin, la dernière partie se concentre sur l’armée romaine. Organisation d’une légion, plan d’un camp, évolution de l’équipement, harnachement d’un légionnaire, historique des légions, guerre maritime, grandes campagnes… tout ou presque y est. Certains schémas sont originaux et parfois surprenants, mais bien pratiques pour suivre certaines situations parfois un peu complexes.
Dans l’ensemble, je suis très content de cet ouvrage. J’y ai appris pas mal de choses et j’ai apprécié de retrouver sous des formes graphiques intéressantes ce que je connaissais déjà. Je suis vraiment très amateur de ce type de présentation. Le seul défaut que j’y trouve concerne la correction : il reste quelques coquilles dans les textes dont une ou deux assez indignes. Mais c’est un livre que je vais clairement parcourir à nouveau à l’occasion.
Infographie de la Rome antique
de Nicolas Guillerat et John Scheid
éditions Passés Composés
130 pages (grand format)
Merci pour la recension. Ceux sur la Révolution et les Guerres franco-allemandes sont top.
J’aimerais bien les avoir au format numérique, pour pouvoir m’en servir en classe, mais je chipote.
J’ai fini celui sur la Révolution la semaine dernière, il faut que j’écrive ma chronique. Et pas plus tard qu’hier, j’ai acheté celui sur les Guerres franco-allemandes. 🙂
Oui, ce genre d’ouvrage peut faire un très bon support pour expliquer des choses.