L’univers de la Laverie de Charles Stross est l’un de ceux que j’ai le plus chroniqué sur ce blog. Le troisième volume de la série New Management ne pouvait pas y échapper.
Tout va bien pour Eve et son frère Imp. Son ancien patron n’est plus qu’un mauvais souvenir et ils ont en partie réglé les problèmes posés par une petite île perdue au milieu de la Manche. Mais Rupert a laissé plus d’un squelette dans ses placards, alors que le premier ministre semble s’intéresser à la situation d’Eve.
Stross nous replonge très vite dans cet univers alternatif où il ne fait pas bon vivre au Royaume-Uni. On sent bien que les personnages sont toujours en survie car la situation du pays n’incite pas vraiment à l’optimisme pour son avenir.
Ce volume est très centré sur Eve, qui va connaître quelques aventures assez improbables. Stross a déjà pris de l’inspiration dans quantité de fiction, mais s’il y a bien un truc auquel je ne m’attendais pas, ce sont les romances de l’ère de la Régence anglais, la période à laquelle se passe les Chroniques de Bridgerton. Ceci est évidemment revu à la sauce Laverie, avec son lot de créatures qu’on espère ne jamais croiser et de praticiens d’arts occultes en tout genre. L’auteur va aussi piocher à quelques autres sources, à commencer par la série télé Le Prisonnier. Tout ça forme un ensemble qui pourrait sembler improbable mais qui fonctionne assez bien, en fin de compte.
Si Eve est très présente, les autres personnages de la série ne sont pas absents et si certains ont assez peu de temps de présence, on les reconnait très bien. Les nouveaux protagonistes proposés par l’auteur oscille entre l’agréable et le joliment détestable, ce qui nous fait une palette variée et plaisante. Sa version du Docteur Frankenstein a de quoi se faire dresser les cheveux sur la tête.
J’ai passé un très agréable moment avec cette affaire assez inattendue. Stross s’est lancé un défi curieux mais très intéressant avec cette histoire de romance à l’ère de la Régence anglaise, tout en assaisonnant ça d’une dose de Prisonnier. Il exploite notamment une idée autour des impératifs narratifs qui fonctionne bien et qui me fait un peu penser à Jasper Fforde. Le résultat final est vraiment plaisant et je ne suis toujours pas prêt de décrocher de cet univers et des récits qu’y écrit Charles Stross. Vivement le prochain.
Season of Skulls
de Charles Stross
éditions Orbit
373 pages (format moyen)