Une lueur sous les cendres, d’Antoine Rouaud

Il y a un petit peu plus d’un décennie est sortie La voie de la colère, premier romand d’Antoine Rouaud et qui m’avait bien plu. Puis le temps a passé alors que cet ouvrage était annoncé comme le premier d’une série. Dix ans plus tard, le deuxième volume est enfin sorti. Après une relecture du premier, pour se remettre un peu les choses en tête, je me lance donc dans ce nouvel opus.

La cité d’Eole est assiégée depuis plusieurs mois par une mystérieuse armée, sans que la République ne semble décidée à envoyer des forces pour lever le siège. Naeme est une jeune femme qui rêve d’échapper à son avenir de future épouse de tailleur et pour qui ce siège est peut-être l’occasion de prouver qu’elle aussi peu défendre les siens.

J’ai replongé assez facilement dans cet univers, même si on met un petit moment avant de retrouver des personnages connus. Le fait de passer par un nouveau protagoniste avec un contexte tout aussi nouveau doit probablement aider. Par la suite, les éléments déjà croisés précédemment font aussi leur apparition et viennent s’ajouter à tout ça.

Si de nouveaux mystères s’installent, dont quelques-uns seront résolus en cours de route, ce volume est aussi l’occasion de revenir sur certains événements du premier et de nous faire quelques révélations. Certaines sont plus ou moins attendues, mais ça reste assez efficace. La situation politique de la République évolue et ces changements ne sont pas une surprise au vu des choses qui se produisent mais c’est intéressant à regarder.

Par contre, j’ai trouvé principalement deux défauts à l’ouvrage. D’une part, l’un des protagonistes passe une part notable de son temps à souffrir. En soi, rien de bien dommageable, si ce n’est que sur la fin ça va crescendo en s’étalant sur des dizaines de pages. Il arrive un moment où je commence à avoir du mal à croire qu’il puisse encore réaliser la moindre action ou que sa souffrance franchisse de nouveaux paliers. D’autre part, je trouve l’ouvrage trop long. Son volume de texte est supérieur d’un tiers au précédent, alors que je n’ai pas l’impression que l’intrigue soit tant plus développé que ça. J’ai aussi eu l’impression de lire plusieurs répétitions à propos d’un certain plan vers la fin, que les personnages doivent bien se rappeler trois ou quatre fois. Et ça n’a pas aidé pour ma perception de la souffrance citée ci-dessus. J’ai donc souffert de plusieurs longueurs dans ma lecture, qui ont pas mal cassé mon rythme. C’est dommage.

Bref, ce deuxième volume ne me semble pas à la hauteur du premier, principale du fait de son volume de texte qui m’a paru un peu trop long pour ce qu’il avait à dire, avec quelques répétitions préjudiciables. Pourtant, dans l’ensemble ça fonctionne encore assez bien et j’avais quand même fini avec assez d’interrogations pour avoir envie de tenter le prochain (et dernier ?) volume de la série, alors que je croule sous les trucs à lire. C’est déjà pas mal.

Une lueur sous les cendres
d’Antoine Rouaud
illustration de Mikaël Bourgouin
éditions Bragelonne
597 pages (grand format)

disponible en numérique chez 7switch

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2 réflexions sur « Une lueur sous les cendres, d’Antoine Rouaud »

    1. C’était quand même suffisamment bien pour que je pense lire le troisième volume. J’ai déjà abandonné des séries plus rapidement. 🙂

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